Le 19 novembre, parlons au masculin

Le 19 novembre, parlons au masculin
Carole-Anne Noël et Alison Portelance, étudiantes en techniques d’intervention en délinquance. (Photo : Erika Aubin)

HOMME. Chaque année, le 19 novembre est dédié à la Journée internationale de l’homme. En ce sens, deux étudiantes du Cégep de Drummondville se sont donné la mission de mettre de l’avant les réalités masculines en effectuant un vox pop auprès de la population.

«Nous avons voulu comprendre pourquoi le taux de suicide est plus élevé chez les hommes et pourquoi ils tardent à consulter et demander de l’aide auprès des ressources disponibles. C’est important de parler des réalités masculines, car il ne faut pas laisser les hommes seuls avec leurs problèmes», a lancé Alison Portelance, étudiante en techniques d’intervention en délinquance.

Selon Statistique Canada, en 2009, il y a eu 3890 suicides au Canada, et le taux de suicide était trois fois plus élevé chez l’homme que la femme. Cette tendance perdure depuis plus de 60 ans.

«Avec les mouvements féministes et le #moiaussi, le modèle masculin traditionnel se transforme et fait place à “l’homme moderne”. Nous nous sommes questionnées : comment l’homme peut-il se retrouver dans tout cela ? Prenons en exemple lors des séparations où les femmes sont toujours plus considérées quant à la garde complète des enfants. Le rôle du père est dévalorisé et cela laisse souvent plus de privilèges aux femmes. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres», a ajouté Carole-Anne Noël, la deuxième étudiante sur le projet.

Tous ces questionnements ont inspiré leur travail de session. Leur but était de parler des réalités masculines et de briser les différents stéréotypes selon lesquels l’homme doit être indépendant et toujours être en contrôle de ses émotions. D’après elles, le problème le plus important est la banalisation de la détresse psychologique chez l’homme dans notre société.

Selon leur recherche, beaucoup d’individus souffrent seuls, « comme un vrai homme », et ne consultent que lorsqu’ils sont en situation d’urgence. Au contraire, les femmes ont tendance à demander de l’aide plus facilement.

Savoir utiliser la ressource

Selon Mylène Savard-Ménard, représentante à la Table de concertation sur les réalités masculines dans la MRC de Drummond, ce n’est pas les ressources qui manquent cependant dans la région. Les lacunes se trouvent plutôt dans la façon de les utiliser. «L’aide existe, mais le problème c’est d’y avoir recours avant d’être en situation d’urgence. En collaboration avec les organismes de la MRC, l’objectif de la Table de concertation est de déstigmatiser les rôles de chacun des sexes, défaire les stéréotypes et promouvoir les centres d’aide auprès de la population», a-t-elle expliqué. La journée internationale de l’homme, qui a lieu annuellement le 19 novembre, sert justement à mettre de l’avant les hommes et leurs besoins psychologiques et physiques.

Grâce au vox pop effectué par les deux étudiantes, elles se sont rendu compte que la population drummondvilloise avait moins de stéréotypes que ce à quoi elles s’attendaient. «Quand on a demandé la différence entre l’homme et la femme, la plupart nous ont dit que c’était seulement physique. Nous étions heureuses d’entendre cela. Les réponses aux différentes questions allaient beaucoup dans cette direction», a raconté Mme Noël.

«Le fait qu’il y ait une Table de concertation qui parle des réalités masculines, je me dis que c’est avec des petits pas comme ça qu’on fait des grands pas», a conclu Mme Portelance.

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