Une vision positive du «tuning»

Une vision positive du «tuning»
Jody Carroll et l’un de ses véhicules (Photo : Cimon Brouillette)

AUTOMOBILE. Le printemps se pointant, les amateurs de personnalisation automobile comme Jody Carroll pourront bientôt renouer avec leur passion. Pour le jeune homme de 23 ans, le «tuning» est une manière de se différencier de la masse. En personnalisant ses autos, cela lui permet de montrer à la face du monde ce qu’il aime.

Et des véhicules, il en a plusieurs, trois pour être plus exact. «J’ai un «pick up» modifié que je me sers l’hiver, mais j’ai hâte de sortir mes deux autres chars», s’impatiente celui qui exerce le métier de soudeur-monteur. Dans un garage qu’il partage avec un autre passionné, il apprécie couper et renforcer l’une de ses autos pour la préparer aux compétitions 2018 de «drift» où l’on dérive de façon contrôlée d’un côté à l’autre d’une piste asphaltée.

À la manière japonaise, les voitures modifiées de Jody Carroll arborent des couleurs flamboyantes. Sa recherche d’unicité passe parfois par la création de pièces sur mesure. Il retire une grande fierté de modifier son véhicule directement importé du Japon avec ses pièces. Et quand il ne les fabrique pas, Jody Carroll trouve également du plaisir à chercher des pièces quasi-introuvables sur le Net. «Il y a des nuits que je passe sur des forums de discussion et sur des sites très spécialisés», nous déclare-t-il bien éveillé lorsque rencontré à St-Cyrille-de-Wendover.

Dans son atelier bien rangé, Jody Caroll éprouve un grand sentiment d’accomplissement. Cependant, l’appel du beau temps se fait de plus en plus entendre pour rouler et renouer avec ceux qui ne le jugent pas.

Il faut savoir que Jody Carroll sent une forme d’incompréhension en dehors du monde de la personnalisation automobile. «Dès le départ, j’étais un peu réticent à donner une entrevue à L’Express car, à mon avis, le monde du «tuning» est souvent dépeint négativement dans les médias. On voit les voitures modifiées comme étant dangereuses, bruyantes et on considère que c’est une perte d’argent», dénonce Jody Caroll.

Il reconnaît que son passe-temps lui coûte cher. «J’ai déjà payé des roues 2 500 $ et je pense mettre entre 20 et 30 000 $ sur mon projet d’actuel. Mais je ne vois pas de gens qui exagèrent jusqu’à avoir des problèmes financiers. J’observe juste des gars et des filles qui sont bien là-dedans», souligne le résident de Saint-Cyrille-de-Wendover. Pour ce qui est de la dangerosité et du bruit, Jody déplore que certains adeptes donnent une mauvaise image à son loisir. «Souvent, les policiers généralisent à partir d’exceptions. Et certains membres des forces de l’ordre sont zélés dans l’application des règles de la Société de l’assurance automobile du Québec. Mais on a de moins en moins de gens qui font de la «drift» en dehors des endroits prévus à cet effet», affirme le passionné de personnalisation automobile depuis l’âge de 10 ans.

C’est à l’adolescence qu’il a eu l’idée de regrouper les amateurs de «tuning» de Drummondville et des environs. Il met en place des rassemblements réunissant plus de 100 véhicules modifiés. «Chaque dimanche soir, à partir de la mi-avril, j’organise un meeting depuis au moins six ans. Au début, on organisait ça sur la rue Lindsay, mais on a eu du trouble avec la police. J’ai dû chercher un autre spot. Pour la quatrième année consécutive, on va être au stationnement du Réno-Dépot sur le bord de la 20. On a la permission d’être là, on est bien. Les policiers viennent une ou deux fois par saison. Chaque dimanche, je reste après pour ramasser ce qui peut trainer. On laisse ça propre», de dire celui pour qui le «tuning» n’apporte que du positif.

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