Après l’incendie de son resto, Suzanne Rajotte est dans le néant

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Par Jean-Pierre Boisvert
Après l’incendie de son resto, Suzanne Rajotte est dans le néant
Suzanne Rajotte au milieu de son restaurant dévasté. (Photo : Photo Ghyslain Bergeron)

DRUMMONDVILLE. Neuf semaines après l’incendie qui a endommagé le Resto-bistro L’Entracte, la propriétaire Suzanne Rajotte est dans le néant, ignorant ce qui lui empêche d’obtenir les permis nécessaires au remontage de son commerce.

Au soir du 17 janvier dernier, le feu, qui a pris naissance dans une boîte électrique, a rapidement été maîtrisé par les pompiers de Drummondville, évitant du coup un ravagement de l’édifice. Ceux-ci ont toutefois identifié la présence d’amiante dans les murs, nécessitant une décontamination.

«Les pompiers ont dû agir rapidement. Ils ont été obligés d’ouvrir les murs pour s’assurer que les flammes n’allaient pas causer des dommages plus importants. Et, comme c’est le cas pour tout bâtiment datant d’avant les années 70, l’amiante a été détectée et la CSST (CNESST : Commission des normes de la santé et sécurité du travail) a fait la demande pour la décontamination. Mais depuis ce temps, plus rien, c’est le néant», raconte Suzanne Rajotte qui est pourtant prête à reconstruire l’intérieur de son resto.

«Je ne sais pas ce qui se passe. Personne ne sait comment s’enligner. Je ne sais pas qui bloque l’émission des permis. Est-ce que c’est la CSST ? Est-ce que c’est le ministère de l’Environnement ? Est-ce que c’est la Ville ? Je l’ignore. Moi, j’ai fait tout mon possible pour sortir rapidement tout le matériel et le mobilier pour faire de la place pour les experts en décontamination. Mais, j’attends. Pour la propriétaire de l’édifice, une dame âgée, résidente du logement d’en haut, ce n’est pas plus drôle. Elle est logée dans un hôtel en attendant que ça se règle. Elle est bien traitée à l’hôtel mais elle est quand en dehors de chez elle pour la première fois en 70 ans».

Suzanne Rajotte. Photo – Ghyslain Bergeron

La commerçante de la rue Lindsay déambule dans une pièce complètement vide, dans le noir puisque le courant a été coupé, jetant un contraste affolant avec la fébrilité et l’effervescence des services aux tables.
«J’étais au Mexique quand j’ai appris la nouvelle de l’incendie. J’ai pleuré ma vie. Il y a le travail de 24 années dans cette entreprise. Mais là, je ne tiens plus en place. J’ai hâte de m’y remettre.

J’ai l’habitude de vivre dans l’action. Je vais faire faire un nouveau décor. C’est une designer de Drummondville, Madeleine Laforce, qui va s’en occuper. Elle est très bonne. J’ai aussi pensé à un nouveau concept, mais ça, j’en parlerai plus tard», de souligner celle qui dit recevoir plein de messages d’amour de la part de ses fidèles clients qui n’attendent que la réouverture.

La réouverture? «Avant la fin mai j’espère, pour profiter de la terrasse le plus tôt possible. J’ai hâte qu’on me dise ce qui se passe».

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