Les ressources intermédiaires demandent un changement de cap rapide du gouvernement

Les ressources intermédiaires demandent un changement de cap rapide du gouvernement
La Ressource intermédiaire Saint-Charles. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Dans une situation financière jugée menaçante pour la qualité et la pérennité des services offerts à leurs usagers, les ressources intermédiaires (RI) d’hébergement du Centre-du-Québec pressent le gouvernement d’agir pour préserver la dignité de leurs résidents.

Elles dénoncent les problématiques criantes liées à la rémunération, au recrutement, à la rétention et à la formation de leurs préposés.

«Nous sommes à bout de souffle. La pression sur nos services et nos employés est de plus en plus grande, mais les budgets et les ressources ne suivent pas. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a beau rappeler notre rôle indispensable sur toutes les tribunes, rien ne bouge à la table de négociations. Le gouvernement continue de faire la sourde oreille à nos préoccupations», déplorent par voie de communiqué Julie Dubé et Chantal Letendre, copropriétaires de la ressource intermédiaire Saint-Charles, à Drummondville.

L’Entente nationale régissant les conditions des RI est échue depuis deux ans. Après des mois d’attente, les négociations visant son renouvellement ont repris, à la suite d’un grand rassemblement pour la dignité ayant réuni des centaines de représentants des ressources intermédiaires, à l’Assemblée nationale, le 22 novembre.

«Les offres du gouvernement demeurent cependant largement insuffisantes, à ce jour», est-il écrit.

Dans l’état actuel des choses, les RI du Centre-du-Québec craignent qu’il soit impossible d’offrir des conditions de travail acceptables aux préposés qui se dévouent pour assurer la dignité de leurs résidents. «Les départs de nos préposés qui quittent vers un autre emploi ou pour les CHSLD – où le salaire peut atteindre 10 $ de plus de l’heure pour un travail équivalent, voire impliquant moins de responsabilités – n’iront qu’en grandissant. Au final, ce sont nos usagers qui paieront le prix du désengagement du gouvernement», souligne Julie Dubé. (CGM)

 

Les demandes de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ)

– Le budget des ressources intermédiaires soit ajusté pour reconnaître à sa juste valeur le niveau de responsabilité de leurs préposés.

– Les modalités de financement en vigueur dans l’Entente nationale soient adaptées afin d’assurer, notamment, la viabilité des petites ressources.

– Un fonds financé paritairement par le ministère et les RI soit constitué et dédié à la formation des préposés aux bénéficiaires.

Au total, les RI réclament un investissement de 15 millions $ par an pour les cinq prochaines années.

«Le gouvernement a trouvé des milliards $ pour les médecins. M. Barrette ne nous fera pas croire qu’il ne peut investir 15 millions $ par an pour qu’on assure des services de qualité à 13 000 personnes», s’indigne Chantal Letendre, copropriétaire de la ressource intermédiaire Saint-Charles, à Drummondville.

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