«On est au 21e siècle, c’est normal»

«On est au 21e siècle, c’est normal»
Dominic Guévin (Photo : Archives)

ÉDUCATION. La direction du Collège Saint-Bernard (CSB) peut comprendre le mécontentement des deux enseignantes de Marie-Rivier et croit que leur questionnement est «légitime». En contrepartie, elle fait remarquer que l’utilisation d’un outil numérique découle simplement d’une «volonté» du personnel souhaitant faciliter le travail d’écriture des élèves.

Au début de l’année scolaire, les membres de la direction générale et du secondaire se sont concertés afin de trouver un outil pouvant être utilisé par l’élève tout au long de l’année et étant par surcroît accepté à l’épreuve écrite du ministère de l’Éducation.

«Après quelques recherches, je suis tombé sur Usito et ça m’a plu beaucoup. À la suite d’une rencontre avec les développeurs de ce dictionnaire, on s’est assuré auprès du ministère que cet outil pouvait être accepté à l’examen. Après quelques vérifications et une demande complétée en bonne et due forme, on a eu l’autorisation», se rappelle Philippe Picard, directeur des services pédagogiques au secondaire.

Cette nouvelle technologie s’inscrit dans la suite logique du virage numérique qu’a amorcé il y a plusieurs années le CSB.

«Ça fait plus de dix ans que chaque élève a son propre portable (aux frais des parents) en classe. En plus,autant les jeunes que le personnel travaillent dans un environnement info-nuagique, nous n’avons plus la Suite Office. En fait, cela nous permet, par exemple, d’avoir accès à un document, peu importe où l’on se trouve. On est au 21e siècle donc c’est normal d’avoir franchi cette étape», explique Dominic Guévin, directeur général.

Selon lui, l’accès à un tel outil est bien plus une question de volonté que de moyens financiers.

«Contrairement à ce que bien des gens pensent, nous ne sommes pas à armes égales avec la commission scolaire en ce qui a trait au budget. Nous avons moins de moyens, mais nous avons choisi de miser sur ça. En fait, les trois forces du collège sont la sécurité, l’anglais ainsi que la technologie et l’innovation et c’est sur ça que nous misons», laisse-t-il entendre.

Une surveillance accrue

Comme l’a indiqué le Ministère, l’utilisation d’un dictionnaire numérique vient avec des conditions d’utilisation très strictes. Puisque Usito est un dictionnaire en ligne et que parmi les critères, aucun élève ne doit avoir accès à internet, le CSB a pris les dispositions nécessaires.

«En collaboration avec les trois techniciens informatiques, nous avons travaillé à faire en sorte que le réseau wi-fi bloque l’accès à tous les sites à l’exception de celui d’Usito pendant toute la durée de l’examen, soit trois heures», souligne le directeur général.

Les élèves n’ont également accès à aucun autre outil numérique.

La surveillance y est également accrue. «L’enseignant s’installe à l’arrière de la classe de façon à voir tous les écrans», précise M. Picard.

Les deux dirigeants admettent que Usito est un «outil exceptionnel» et que les résultats académiques sont meilleurs.

«Les jeunes sont habitués avec la technologie donc c’est normal», croit M. Picard, ajoutant que l’épreuve écrite est toutefois faite à la main.

Enfin, MM Guévin et Picard souhaitent vraiment que tous les établissements puissent un jour avoir à leur disposition ce type d’outil.

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