HOCKEY. À l’époque où ils défendaient les couleurs des Voltigeurs, Alex Barré-Boulet et Joey Ratelle n’ont jamais veillé très tard au printemps. Voilà que les deux vétérans viennent d’aider leur nouvelle équipe respective à atteindre le carré d’as de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
Après avoir balayé les Voltigeurs au premier tour des séries éliminatoires, l’Armada a dû trimer dur pour venir à bout du Titan en deuxième ronde. En déficit de 3-1 dans la série, la formation des Basses-Laurentides a rebondi avec trois victoires consécutives, dont un triomphe de 7-1 dans le septième et ultime match.
«On a connu une série en dents de scie. On a bien commencé, mais après, on a cru que ce serait trop facile. Ils nous ont rappelé que ça se passait sur la glace. Après le match numéro quatre, on s’est ressaisi. On savait qu’ils ne voulaient pas revenir jouer chez nous. On est très difficiles à affronter à la maison», a expliqué Barré-Boulet.
«Dans le septième match, on était tous unis autour du même but. Tout le monde voulait gagner. On a bien effectué les petits détails. On a limité les chances de marquer au minimum et Samuel Montembault a été solide quand la situation l’exigeait.»
Auteur d’un tour du chapeau contre son ancien coéquipier Anthony Dumont-Bouchard dans le match décisif, Barré-Boulet s’est hissé en tête de la colonne des pointeurs du circuit Courteau. Le centre de 19 ans revendique 21 points, dont 10 buts, en 11 parties depuis le déclenchement du tournoi printanier.
«Ces points-là ne se font pas tout seuls. C’est un travail d’équipe avec mes compagnons de trio. Ensemble, on travaille et c’est seulement après que les points suivent», a indiqué celui qui a été employé avec Pierre-Luc Dubois, Alexander Katerinakis ou Alexandre Alain.
Acquis à fort prix à la date limite des transactions, Barré-Boulet répond donc aux grandes attentes placées en lui par l’Armada. «Je n’ai jamais senti de pression. Joël Bouchard m’a juste dit de jouer à ma manière. On forme une équipe mature et il y a une belle chimie qui s’est installée. Tout le monde pousse dans la même direction», a-t-il commenté.
En demi-finale, l’Armada fera face à un défi de taille alors qu’elle se frottera aux Islanders à compter de vendredi soir. En saison régulière, Charlottetown a blanchi Blainville-Boisbriand à deux reprises.
«C’est une grosse équipe, mais rendu là , tout peut arriver, a fait valoir Barré-Boulet. Le plus important, c’est qu’on croit en nos chances. Ce sera une série très intense. Il va falloir se concentrer sur les détails, être physiques, jouer dans leur face et gagner nos batailles. On devra aussi assurer une meilleure présence devant le filet.»
«Contre le Titan, on a fait face à l’adversité. On a démontré toute notre force de caractère. On est fiers de ce qu’on vient d’accomplir. Ça fait en sorte qu’aujourd’hui, on y croit plus que jamais. On sait qu’on a l’équipe pour aller jusqu’au bout», a ajouté l’athlète natif de Montmagny.
Après avoir affronté le défenseur Olivier Desjardins en quart de finale, Barré-Boulet retrouvera un autre Drummondvillois en demi-finale. L’attaquant Alex Dostie, qu’il a côtoyé lors de la dernière Série Canada-Russie, a aidé les Islanders à écarter le Drakkar et les Screaming Eagles jusqu’ici en séries.
Le caractère des Saguenéens
À l’image de l’Armada, Joey Ratelle et les Saguenéens ont dû puiser au fond de leurs ressources pour venir à bout des Huskies en deuxième ronde. Au lendemain d’une cinglante défaite de 9-2 dans le sixième duel, la troupe de Yanick Jean a rebondi avec un gain de 4-3 en prolongation. L’équipe a comblé un déficit de deux buts en troisième période pour finalement éliminer les champions en titre sur leur propre patinoire.
«C’était une série très éprouvante. On a démontré à quel point on a du caractère. Le sixième match a été plus difficile, mais on savait que ce n’était qu’un seul match. On s’est regroupé et on a rebondi le lendemain. On a suivi le plan de match des entraîneurs. On a commis moins d’erreurs et de revirements. On n’a jamais lâché, même quand on tirait de l’arrière», a raconté Joey Ratelle.
«Pendant toute la saison, on a prouvé qu’il ne faut jamais nous tenir pour battus. La chimie est très forte dans l’équipe. Peu importe la situation, on se bat jusqu’à la fin», a ajouté l’ailier gauche de 20 ans.
Au chapitre individuel, Ratelle a amassé dix points, dont cinq buts, en dix parties éliminatoires. Victime d’une blessure au nez, il a également écopé d’un match de suspension en raison d’un coup de bâton.
«Je suis satisfait de mon rendement, même si ç’a été plus difficile pour moi en deuxième ronde. À cause de mon nez disloqué, je sens que j’ai le souffle plus court. Le plus important, c’est de la façon qu’on joue collectivement», a-t-il expliqué.
«Quand j’ai été suspendu, j’avais l’impression d’avoir laissé tomber l’équipe, mais finalement, ça a eu un effet rassembleur. Les gars m’ont dit qu’ils voulaient gagner pour moi parce que j’en suis à ma dernière saison junior. Ils ont redoublé d’efforts. C’était un moment très émotif.»
Chez les Sags, Ratelle a notamment retrouvé son ancien coéquipier, le défenseur Julien Carignan-Labbé. «C’est le même Carignan-Labbé que j’ai connu à Drummondville. C’est un vrai guerrier et un bon leader dans la chambre. Il bloque des tirs et il distribue les coups d’épaule», a-t-il souligné.
Le patineur d’Otterburn Park a également appris à connaître l’attaquant drummondvillois Zachary Lavigne. «Zachary joue un rôle important dans les missions défensives. Il excelle en désavantage numérique et son trio affronte les meilleures lignes adverses. En plus, il réussit souvent à provoquer des chances de marquer.»
Comme l’Armada, les Saguenéens font figure de négligés en demi-finale alors qu’ils se frotteront aux champions de la saison régulière, les Sea Dogs. La série prendra son envol vendredi soir, à Saint-Jean.
«On est conscient que c’est un gros défi. Peu importe ce que les gens en disent, le plus important, c’est que nous, on y croit. On a déjà prouvé à quel point on a du caractère. On va devoir y aller un match à la fois et suivre le plan de match à la lettre. On va avoir besoin d’un effort soutenu de tout le monde», a conclu l’ancien capitaine des Voltigeurs.