Avec le faible taux de chômage s’amène une pénurie de main-d’oeuvre

Avec le faible taux de chômage s’amène une pénurie de main-d’oeuvre
(Photo : Deposit)

EMPLOI. Si le faible taux de chômage au Centre-du-Québec est une bonne nouvelle en soi, il cause de plus en plus de maux de tête aux employeurs qui doivent composer avec un problème grandissant de rareté de main-d’œuvre.

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Pour faire face à ce gros défi, les entreprises sont plus nombreuses à se tourner vers les firmes de placement, et elles le font plus rapidement.

«Souvent, les employeurs commencent leur recrutement seuls, mais ça ne prend pas de temps avant qu’ils fassent appel à nous. Ils s’ouvrent donc plus de portes pour trouver les bonnes personnes», explique Nathalie Allard, copropriétaire de Placement personnel, établi à Drummondville depuis 20 ans.

Ce même problème, les entreprises l’ont vécu au début des années 2000. Puis, il y a eu une accalmie entre 2008 et 2015.

«Depuis deux ans, il s’accentue. Et le temps entre l’affichage de poste et le moment où l’on trouve la bonne personne est de plus en plus long», indique Mme Allard.

Elle donne en exemple une offre d’emploi d’estimateur en construction qui est affichée depuis six mois.

«Pourtant, le salaire est de 100 000 $. Maintenant, le recrutement est difficile, autant pour trouver des journaliers que pour trouver des comptables.»

La pénurie de main-d’œuvre mène à une pression à la hausse sur les salaires. «Les employés en profitent pour demander une augmentation parce qu’ils sont, par exemple, appelés à faire plus de tâches ou parce qu’ils constatent le salaire offert pour le même type de travail», précise-t-elle.

Ce problème mine aussi la productivité et, du même coup, la croissance des entreprises.

Trouver la bonne personne

Signe que la main-d’œuvre se fait plus rare, le nombre de curriculum vitae que peut recevoir Placement personnel a nettement diminué. «Avant, pour un contrat, nous pouvions en recevoir une cinquantaine. Maintenant, on parle plutôt de 5 à 10 cv. La dynamique change.»

Et les mêmes noms reviennent régulièrement. Il s’agit principalement de personnes ayant peu d’expérience ou de scolarité.

«Au cours des deux dernières années, nous avons reçu beaucoup de cv d’anciens cadres à cause des nombreuses restructurations», fait savoir Mme Allard.

Pour combler les attentes des entreprises, les agences de placement ont différentes alternatives : banque de noms, chasseurs de tête et même, les réseaux sociaux.

«Nos chasseurs de tête sont mandatés à trouver la bonne personne pour le poste demandé. Avec leur expérience, ils la ciblent et l’approchent afin de voir avec elle si elle est ouverte à une nouvelle opportunité d’emploi. Parfois, on tombe au bon moment», souligne Mireille Allard, directrice générale de Brio ressources humaines.

«Nous utilisons souvent les réseaux sociaux et LinkedIn pour s’informer, afficher les postes et même, approcher les candidats potentiels», indique pour sa part Nathalie Allard.

Une question de salaire

Cette dernière croit que le problème de rareté de main-d’œuvre est en partie relié aux salaires qui demeurent encore «bas» comparativement à bien d’autres villes ailleurs au Québec.

«Automatiquement, on se retrouve en compétition avec d’autres régions, comme Saint-Hyacinthe et Trois-Rivières où il y a des employés qualifiés. Mais puisque les salaires sont moins élevés, plusieurs ne sont pas intéressés à faire 30 ou 45 minutes de route matin et soir», laisse-t-elle entendre.

Par chance, expose-t-elle, le fait que Drummondville se situe près des grands axes routiers est un avantage. Le dynamisme de la ville aussi attire de nouvelles personnes.

«J’entends beaucoup plus qu’avant des phrases du genre "C’est l’fun, ça va bien ici à Drummondville et ça nous donne le goût de venir"», lance la copropriétaire de Placement personnel.

Mission de recrutement à l’étranger

Par ailleurs, la SDED utilise différents moyens pour soutenir les entreprises de la MRC de Drummond dans le recrutement de main-d’œuvre stratégique et l’un d’entre eux est l’organisation de missions de recrutement à l’étranger. Des représentants se sont donc rendus au cours des dernières années en France, en Belgique, en Espagne ainsi qu’en Tunisie.

Un coup les candidats recrutés, la SDED veille à leur intégration, en apportant notamment son aide pour la recherche d’un domicile et d’un emploi pour le conjoint ou la conjointe. Un accompagnement pour les procédures administratives est aussi offert.

Le Défi emploi Drummond, considéré comme l’une des plus importantes foire de l’emploi au Québec et la participation au sein des comités d’aide au reclassement à l’extérieur de la MRC de Drummond sont d’autres services mis à la disposition des employeurs.

 

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