Le textile n’est pas mort à Drummondville

Le textile n’est pas mort à Drummondville
L'usine du boulevard Saint-Joseph emploie une centaine de travailleurs.

TEXTILE. Au cours des deux dernières décennies, le domaine du textile a subi un dur coup dans la région avec la fermeture de la Celanese en 2000, de Denim Swift en 2006, en plus de la faillite de Textiles Monterey en 1995. Mais, en 1996, Gilles Desmarais a relancé cette industrie en rachetant Textiles Monterey, maintenant devenue un fournisseur de premier plan en Amérique du Nord.

Peu de gens le savent, mais l’usine du boulevard Saint-Joseph emploie une centaine de travailleurs. Textiles Monterey achète du fil partout à travers le monde, mais encourage aussi plusieurs entreprises locales.

«On confectionne du tissu à partir de nos métiers et on procède à la teinture, l’impression et la finition de nos produits. On effectue beaucoup de recherches afin d’offrir un produit qui se démarque», a expliqué Jean-Sébastien Brière, directeur de la recherche et du développement.

L’entreprise produit en grande quantité les tissus pour les toges de remise de diplômes, les doublures de vêtements pour homme et de rubans à fleurs, mais l’un de ses clients n’est nul autre que l’Armée canadienne.

«On a tout un éventail de tissus fait spécialement pour l’armée comme des toiles, des vêtements et même le revêtement extérieur des bottes d’hiver. Les partons sont imprimés ici, que ce soit pour le camouflage en forêt, dans le désert ou hivernal», a ajouté M. Brière.

De plus, Textiles Monterey est le fournisseur des combinaisons que portent les employés d’Hydro-Québec pour se protéger contre les arcs électriques.

«On travaille sur une combinaison meta-aramide qui protège l’homme des flammes lors d’une combustion subite. Selon la CNESST, il y a eu quatre morts dans les dernières années qui auraient pu être évitées avec une combinaison du genre. On voudrait habiller les soudeurs de l’Amérique du Nord afin que ça ne se produise plus», a expliqué M. Brière. Le produit sera dévoilé lors d’une exposition au début du mois d’avril à Montréal.

Un nouveau produit 100 % québécois

Textile Monterey, Filspec de Sherbrooke et Innotex de Richmond font partie d’un regroupement d’entreprises qui ont mis au point un nouveau produit pour les services incendies.

«Le projet est né du créneau d’excellence Matériaux souples et avancés. Nous sommes partis de rien et on a créé un nouveau fil à partir de fils jamais utilisés dans les habits de combat des pompiers, a expliqué M. Brière. Sans trop dévoiler le concept breveté par Innotex, le manteau de pompier ENERGY permettra aux sapeurs d’être plus confortables lors des interventions. Le produit a aussi obtenu l’approbation de la NFPA (National fire protection association), ce qui nous permettra de le vendre partout en Amérique du Nord. La compétition est très forte dans ce domaine et c’est pour ça que nous devons être meilleurs et innovants.»

«Le textile n’est pas mort à Drummondville et la main d’œuvre se fait même plutôt rare lorsque la demande est plus forte», a conclu Isabelle Desforges, directrice des ressources humaines.

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