«Nous sommes tous épuisés»

«Nous sommes tous épuisés»
Claude Audy

SANTÉ. La pénurie de préposés aux bénéficiaires n’épargne pas Drummondville : les professionnels sont à bout de souffle et commencent à dénoncer leur situation.

«La réalité, c’est qu’il manque davantage de préposés aux bénéficiaires que d’infirmiers. Ma nièce, qui est infirmière, manque parfois d’heures tandis que moi, je pourrais facilement faire 8 jours par semaine», illustre une préposée de l’hôpital Sainte-Croix, qui a préféré garder l’anonymat par peur de représailles. Elle affirme que généralement, un préposé aura entre 12 et 14 patients à sa charge

Si la dame adore son métier, ce sont les conditions qui la frustrent. «Les normes de sécurité, comme les gants et les masques, ne sont pas toujours respectés par le personnel, malheureusement. Nous sommes constamment en sous-effectifs et les préposés veulent être plus rapides pour compenser… Mauvaise idée!», explique-t-elle, en notant que l’éclosion d’influenza n’y est pas peut-être pas étrangère.

 

Une situation partout au Centre-du-Québec

Une situation dénoncée depuis plusieurs années par le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux de la Confédération des syndicats nationaux (FSSS-CSN), Claude Audy. «Ça n’a aucun sens, ce que les professionnels vivent en ce moment. Ils ne savent jamais quand ils vont rentrer, et lorsqu’ils entreront, s’ils auront six, huit ou quatorze patients parce qu’un de leur collègue est tombé malade le matin», décrit celui qui a été préposé aux bénéficiaires pendant trente ans.

Claude Audy se réjouit que les professionnels de la santé prennent enfin la parole et dénoncent ce qu’ils endurent depuis ce qu’il estime être une trop longue période.

Si une manifestation a eu lieu la semaine dernière à Victoriaville et qu’une autre prendra place à Nicolet jeudi, ce n’est qu’une question de temps avant que les préposés drummondvillois ne brandissent des pancartes à leur tour. «C’est exactement la même situation partout au Centre-du-Québec, et Drummondville n’y fait pas exception.»

D’après lui, la solution est dans de nouveaux postes à temps complet et dans une meilleure planification des effectifs. 

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