Attentat de Québec : «Ce n’est pas le moment de construire des murs, mais de bâtir des ponts.»

Attentat de Québec : «Ce n’est pas le moment de construire des murs, mais de bâtir des ponts.»

SOLIDARITÉ. L’ambiance était à la fois solennelle et bienveillante dans la basilique Saint-Frédéric pour la vigile organisée en soutien aux gens éprouvés par l’attentat de Québec.

Environ 250 personnes de tous les âges et de toutes les nationalités se sont réunies au sein du lieu de culte : un nombre impressionnant pour le recteur de la basilique Saint-Frédéric, Gilles Mathieu. «Je trouve ça extraordinaire. Ça vient nous dire que les gens de Drummondville sont ouverts et sont accueillants. Ce sont des gens qui aiment rencontrer les autres dans leurs différences, et c’est extrêmement important», estime-t-il.

Des discours appelant à la tolérance et à la solidarité, en français et en arabe, ont été prononcés pendant la vigile. Les chandelles du député André Lamontagne, du maire Alexandre Cusson et du conseiller municipal Yves Grondin ont été allumées en premier pour que ceux-ci puissent ensuite partager la flamme parmi la communauté. Une action ayant pour but de «se rappeler que l’on doit vivre ensemble», a précisé le recteur.

Après une solennelle minute de silence, une dame s’est levée de son banc pour entonner le chant «Amis musulmans, c’est votre tour de vous laisser parler d’amour» : un court refrain qui, repris par toute l’assemblée, a fini par résonner partout dans la basilique.

Un livre de condoléances, destiné aux musulmans en deuil de la ville de Québec, a également pu être signé par tous les gens présents. Il sera acheminé dans les prochains jours.

Par mesure de prévention, deux policiers de la Sûreté du Québec ont veillé sur les Drummondvillois présents dans le lieu de culte.

Khadra Benelhadj-Djelloul vit au Québec depuis 21 ans, et a même été directrice du Regroupement interculturel de Drummondville à une époque. «On ne pouvait pas s’attendre à autre chose, c’est ça Drummondville», affirme-t-elle à propos de la foule nombreuse assemblée dans la basilique.

Selon elle, c’est un message d’amour, et non de haine, qui doit être partagé à la suite des événements tragiques de Québec. «Le terrorisme n’a pas de race, ni de religion. C’est la bêtise humaine, dans sa pire forme. Les gens qui font ce genre de gestes n’ont aucun respect pour l’humain, pour la vie. Ils ne respectent rien. Il ne faut pas que ça nous arrête, nous devons continuer de nous aider et de nous aimer.»

Le maire Alexandre Cusson abonde dans le même sens. «Pour moi, tous ces gens-là sont des Drummondvillois, mais avant tout des humains. C’est ce qu’on a voulu célébrer ce soir.»

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