«Ici, on ne fait pas juste du hockey!»

«Ici, on ne fait pas juste du hockey!»
Le programme de hockey des Sénateurs compte aujourd'hui quelque 90 étudiants-athlètes.

HOCKEY. À travers le hockey, les responsables du programme des Sénateurs du Collège Saint-Bernard cherchent à développer une relation solide avec les jeunes étudiants-athlètes qu’ils dirigent au quotidien. S’inspirant des écoles secondaires américaines, cette façon de faire leur permet d’inculquer des valeurs et des habitudes de vie qui guideront leurs protégés bien au-delà du sport.

«Ici, on ne fait pas juste du hockey! Chaque geste qu’on pose s’inscrit à l’intérieur d’une philosophie, d’un encadrement et d’un apprentissage à long terme. C’est très culturel et ce n’est pas vraiment calculable. Sur une longue période, nos intervenants sont cohérents avec les jeunes. Ils deviennent de bons modèles pour eux», explique Jasmin Gélinas, coordonnateur du programme des Sénateurs et administrateur au sein de la Ligue de hockey préparatoire scolaire.

Fait plutôt rare au Québec, les entraîneurs des Sénateurs sont des employés du Collège Saint-Bernard. En plus d’accompagner les jeunes dans leur développement sportif, ils sont aussi impliqués dans leur cheminement académique et pédagogique.

«Ce qui rend la philosophie des Sénateurs différente, ce qui fait notre marque de commerce, c’est qu’on est une école avant tout. Nos entraîneurs ne pensent pas juste en fonction du sport. Ils font partie de la vie de l’école. Ils voient les jeunes dans d’autres contextes. Comme nos enseignants, ils deviennent donc une figure d’éducation», expose Dominic Guévin, directeur général de l’établissement privé drummondvillois.

«Dans ce contexte qui peut s’apparenter à une toile d’araignée très opaque, le jeune se sent encadré. Pour lui, il n’y a pas d’échappatoire, parce que nos entraîneurs ne font pas seulement du hockey. Ils prennent soin de l’individu. Notre école mise sur une relation personnelle avec les élèves, ce qui a un effet direct sur la réussite.»

Dans cette perspective où le sport passe d’abord par l’école, le hockey devient vite une source de motivation pour ces jeunes étudiants. En guise d’exemple, Jasmin Gélinas raconte cet épisode où l’autobus transportant l’équipe des moins de 13 ans vers l’aréna de Saint-Cyrille a fait demi-tour, l’entraîneur Éric Plante ayant constaté le comportement inadéquat de ses joueurs.

«Ça prend du cran pour dires aux parents que leur jeune aura un retrait sportif en raison d’un échec scolaire. Ce serait plus facile de passer l’éponge, mais c’est notre rôle d’éducateur. La commande est dure pour nos entraîneurs. C’est une commande d’éducation, parce qu’on est une maison d’éducation», fait valoir Dominic Guévin.

Comptant sur deux équipes lors de sa mise sur pied, il y a six ans, le programme des Sénateurs est désormais constitué de six formations. Environ 90 étudiants-athlètes en font partie, dont une trentaine sont originaires de l’extérieur de la région. L’été dernier, l’attaquant Alex Dostie est devenu le premier produit des Sénateurs à être repêché dans la Ligue nationale de hockey.

«Le but du programme, ce n’est pas de former l’athlète qui va atteindre la Ligue nationale. C’est plutôt de former des individus de haut niveau dans la société», lance Dominic Guévin en terminant.

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