Plus de 1300 manteaux d’hiver réchaufferont les gens dans le besoin

Plus de 1300 manteaux d’hiver réchaufferont les gens dans le besoin
Une jeune Colombienne a profité de la générosité des gens et a déniché un manteau et des accessoires d'hiver.

Drummondville a battu le record de générosité citoyenne cette année à la collecte de dons de Centraide. Pas moins de 1300 manteaux mais aussi des vestes, foulards, tuques, mitaines, chandails et chaussures attendent de nouveaux propriétaires au sous-sol de la basilique Saint-Frédéric.

Chez Centraide Centre-du-Québec, on se réjouit de cet élan de solidarité. La directrice générale Isabelle Dionne a même appris par l’entremise de Lynn Martel, vice-présidente de l’entreprise commerciale Dormez-vous, que c’est à Drummondvillois où les citoyens se sont montrés les plus généreux à travers tout le Québec. 

La traditionnelle distribution de vêtements d’hiver de Centraide se tient depuis lundi matin au sous-sol de l’église Saint-Frédéric et se poursuivra jusqu’à jeudi. Des centaines de gens peu nantis pourront y dénicher des vêtements d’extérieur sans débourser un sou grâce à la solidarité citoyenne à la collecte organisée par Centraide et Dormez-vous.

Cette date du 21 novembre tombait divinement bien. Dehors, la chute du mercure et la première grosse averse de neige lançaient un signal d’urgence à s’habiller convenablement.

En une heure à peine, une centaine de citoyens s’y sont pointés pour trouver des vêtements bien chauds pour l’hiver, confirme Monique, qui est bénévole pour une troisième année à cette distribution de dons.

Au sous-sol de l’église, plusieurs nouveaux arrivants triaient les vêtements et les bottes qui promettaient confort et chaleur.

Ces froids hivers

Bon nombre d’entre eux allaient vivre leur premier hiver en sol québécois. Leur deuxième pour d’autres. On leur avait donné des vêtements chauds à leur entrée au pays mais la marmaille grandit. En attendant de maîtriser la langue française pour ensuite se trouver un emploi leur permettant de vivre décemment, ils apprécient ces dons de vêtements.

«Ils ont droit à un manteau d’hiver et un manteau d’été, dit Janine Bonenfant, qui est responsable des bénévoles chez Centraide. En ce lundi matin, elle est bien contente. Les longues tables débordent.

Nathacha, une jeune Centre-africaine de 27 ans, est arrivée à Drummondville en 2014 avec ses deux enfants de six et huit ans. Son budget est mince. Elle apprend le français dans la classe de Catherine Lacroix, au Centre Sainte-Thérèse. Et d’ici à ce qu’elle se débrouille suffisamment bien dans la langue de sa ville d’accueil, elle ne peut pas travailler.

En fait, c’est le cas de la majorité des élèves de Catherine Lacroix. Lorsque celle-ci leur a proposé une visite à l’église pour y trouver des vêtements chauds pour l’hiver, ils ont tous accepté. «Les familles sont grandes et elles s’entraident. Ces familles sont très pauvres et les fins de mois sont difficiles», indique-t-elle. 

Pauvres peut-être, mais fiers

Herman Horugauye est venu de Tanzanie avec ses quatre enfants de 17, 15, 11 et 8 ans. Sa femme étant décédée, il les élève seul. Cette main tendue par Centraide est d’une aide certaine pour cet ancien commerçant qui n’a pas encore de boulot, faute de bien pouvoir se débrouiller en français.

Pour Hadil, une jeune réfugiée syrienne de 16 ans, connaîtra sous peu son premier hiver québécois. Ses parents, ses trois frères et elle vivent au Québec depuis neuf mois. La Colombienne Évelyne est venue pour sa part chercher des vêtements pour toute la famille.

La Burundaise Agnès était très contente de sa trouvaille. Le manteau qu’elle a trouvé est dans un état impeccable.

Dans sa cueillette, Centraide reçoit une grande quantité de vêtements qui n’ont visiblement jamais été portés, observent les bénévoles. Janine Bonenfant constate que les gens se sont montrés généreux, cette année. Sans doute parce que les vêtements qu’ils donnent sont redonnés, croit-elle.

La bénévole Monique soutient qu’elle voit des retraités qui viennent se chercher des vêtements d’hiver. «Parmi eux, il y en a qui ont juste leur pension (de vieillesse) et n’ont pas suffisamment d’argent pour s’acheter des vêtements», dit-elle.

C’est la troisième année que cette bénévole vient faire la distribution des vêtements. Elle y sera toute la semaine. «Et je vais revenir l’an prochain. Voir les gens heureux et qui nous disent merci, ça m’apporte énormément. Leur sourire, c’est notre récompense.»

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