Église de Saint-Edmond : mémoire courte et pétard à mèche

Église de Saint-Edmond : mémoire courte et pétard à mèche
Lettre d'un lecteur

Le dernier son de cloche journalistique de dimanche le 16 octobre 2016 qualifie de ROCAMBOLESQUE la tournure des événements, c’est-à-dire extravagant, plein de péripéties extraordinaires (Le Robert illustré d’aujourd’hui).

Que devons-nous comprendre, acteurs et/ou spectateurs, quand tout s’entremêle comme le titre ci-haut y réfère bien ?

On tente depuis quelques mois de définir le point de départ de cette «discorde» comme étant la consultation publique tenue par la Municipalité le 2 octobre 2015 et surtout que les résultats confirment le rejet du projet de transformation de l’église en centre communautaire; faut-il avoir la mémoire courte ?

Je rappelle à tous, élus municipaux, villageois, tiers partis, que dès l’année 2007 cogitait un projet de vente de l’église à la Municipalité, sous l’orientation du Conseil de la Fabrique de Saint-Edmond, motivé par la capacité financière de la Fabrique à maintenir l’église en bon état, à assumer les dépenses de chauffage et à maintenir la participation paroissienne. C’est le 22 janvier 2009 que les deux conseils (Fabrique et Municipalité) se rencontrent pour discuter sur des propositions d’affaire.

La gestation de cette idée sera longue puisque ce n’est que le 13 août 2012 que La Fabrique de Saint-Edmond déposait une offre de location, assortie de la création d’un comité porteur mixte (élus, marguilliers), pour l’aménagement temporaire d’une salle communautaire dans la nef de l’église, le tout transitoire à un projet de vente conditionnel à un montage financier. Les mois qui suivent seront le théâtre d’une transformation physique drastique avec le démantèlement des bancs d’église, la réfection de plancher, la construction de locaux de services et j’en passe.

C’est le 28 février 2013 que la nouvelle Fabrique Notre-Dame de Lourdes adoptait les résolutions de poursuite et prise en charge globale du projet avec comme résultat le 15 avril 2013 de la signature d’un bail, approuvé par le Conseil municipal (vous rappelez-vous de ses membres ?) et par l’Évêché pour développer le projet de centre communautaire; voilà pour le trou de mémoire.

Les vues ou les visées des membres du Conseil municipal de l’époque, soutenus par les membres du Comité porteur, étaient sans contredit très élevées pour les besoins de la communauté. Résultat : un projet global, déposé par une firme d’architectes, de plus de 900 000 $…et la population s’est prononcée. Rejet  aussi de l’achat de l’église sans projet défini. Avec raison.

Qu’en est-il depuis ?

Le Conseil de Fabrique, toujours propriétaire de l’église, a choisi de poursuivre des rénovations dans un contexte de vente : équipements sanitaires et céramique (toilettes), éclairage (dell et rhéostat), chauffage (biomasse), joints de briques et cheminée isolante, panneaux électriques, et autres.

Ces travaux réalisés au cours des derniers mois, de même que certaines des conditions physiques existantes, ont fait régulièrement l’objet de plaintes, par des opposants, auprès d’organismes tels la Régie du bâtiment, le Conseil de la construction du Québec, la Municipalité régionale de comté  (pour les inspections desquelles la Fabrique a dû engager des frais d’expertises professionnelles) ou encore de pression auprès d’un assureur ou de l’évêché pour mettre fin au projet.

Et pourtant, malgré ces dénonciations, des individus d’intérêts ont formulé verbalement des offres d’achats similaires (à 1 $) pour l’achat du terrain et du bâtiment à des fins commerciales ou résidentielles, donc autres que communautaires.

C’est comme un pétard à mèche !

Pourtant il y a bel et bien une offre d’achat de 55 000 $; ces coûts représentent des dépenses déboursées par la Fabrique, en plus de dons ou subvention reçus dans le cadre de ces rénovations.  Soulignons aussi qu’une demande de subvention a été refusée au motif que la population locale ne supportait pas le projet.

La Fabrique a financé ces rénovations, consciente que la communauté était la grande gagnante; choisir une nouvelle construction entrainerait des coûts élevés (+ 500 000 $)

Tant qu’aux termes et conditions de vente dont la liste a fait l’objet de discussions entre des représentants de la Fabrique (président et curé)  et de la Municipalité (directeur général et mairesse suppléante), ils ne sont qu’une mise-à-jour de ceux entérinés par le Conseil municipal en juin 2015.

Dire qu’il n’y a aucune garantie, que la Fabrique a un droit de regard sur tout, incluant un droit d’usage, entre autre,  c’est d’avoir la mèche courte : les derniers travaux sont sous garantie du fabricant ou de l’entrepreneur, le droit de regard vise l’usage respectueux et décent des lieux, et un droit de rachat prioritaire, le droit d’usage pour la messe de Noël et le pèlerinage, et l’usage de la petite salle sans frais comme organisme communautaire,

Que Saint-Edmond retrouve sa dignité pour son centenaire.

Michel Côté, président, Fabrique Notre-Dame de Lourdes

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