«Communiquer, ça fait une réelle différence en santé mentale»

«Communiquer, ça fait une réelle différence en santé mentale»
(Photo : Deposit)

SANTÉ MENTALE. Même si des pas importants ont été franchis, encore beaucoup de travail reste à faire pour sensibiliser les professionnels qui oeuvrent auprès des personnes atteintes de maladie mentale sur l’importance d’écouter et de mieux communiquer avec les familles, estime Karine Leroux, directrice générale de l’Association des parents et amis du malade émotionnel (APAME) du Centre du Québec.

La notion de confidentialité est la principale embûche rencontrée par les familles. Elle empêche en fait l’équipe traitante de divulguer certaines informations concernant le patient à sa famille.

«Les psychiatres ont l’obligation d’établir une relation thérapeutique avec les personnes atteintes tout en se devant de respecter le choix du patient, à savoir d’informer sa famille ou non. Par contre, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas le droit de donner certaines informations qu’ils doivent s’empêcher de consulter la famille», explique Mme Leroux.

Elle soutient que plus l’information autour du patient circulera autour de lui, plus les différents intervenants et les familles vont travailler dans le même sens pour atteindre son rétablissement.

«Communiquer, ça fait une réelle différence en santé mentale. Si tous les acteurs s’engagent à devenir des agents de changement en améliorant leurs modes de communication, tant sur une base individuelle que corporative, tous en sortiront gagnants, à commencer par la personne atteinte de maladie mentale qui reçoit de l’aide», se dit-elle d’avis.

Celle-ci est néanmoins consciente que la personne atteinte se prive souvent de tout dire à sa famille parce qu’elle a honte et peur d’être jugée.

«Je comprends qu’en tant qu’être humain, on ne veut pas que tout le monde sache notre état de santé, soit physique ou psychologie. Et lorsqu’une personne est en crise, elle ne réfléchit pas nécessairement aux impacts que ça peut avoir. Mais il y a des moyens que nous pouvons prendre tous ensemble pour améliorer ça. Par exemple, à l’APAME, on suggère aux proches d’écrire une lettre au psychiatre avec des dates et des faits plutôt que d’essayer de l’appeler ou de se présenter à son bureau pour finalement tomber sur une porte fermée. Ce moyen de communication rend le processus plus facilitant pour tous et comme ça, ça peut aussi jouer sur le diagnostic, la médication, parce que ce sont souvent des informations que le patient ne donnera pas soit par honte ou par peur.»

Enfin, la directrice générale tient à exprimer toute sa reconnaissance envers les professionnels de la région.

«Nous tenons aujourd’hui à remercier les professionnels de la santé de notre région d’avoir su améliorer leurs pratiques au cours des dernières années, compte tenu de la lourde charge de travail auxquels ils font face au quotidien. Nous sommes aussi reconnaissants d’avoir une très belle collaboration avec les psychiatres. Ils ont une réelle sensibilité à ce qu’on peut apporter à la population parce qu’ils sont conscients que les familles autour de la personne atteinte doivent être entourées», expose-t-elle.

Bien que la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales se termine ce samedi, c’est un sujet que l’on doit considérer tout au long de l’année, conclut Mme Leroux.

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