Holà! STOP: ne touchez pas à l’eau

Holà! STOP: ne touchez pas à l’eau

Lise Perreault

C’est zoné vital, l’eau. Sans règlement établi en petits ou gros caractères dans un texte légal irrecevable, sans jurisprudence, sans loi humaine. L’eau: zone vitale.

Et pourtant… Le projet de loi 106 restreint le rôle municipal quant à la protection de l’eau. En effet, si les municipalités ont compétence sur les puisements d’eau réalisés sur le territoire, elles perdent cette compétence si le puisement d’eau est réalisé pour des forages gaziers, pétroliers, miniers. Et vlan!

 

J’ai envie de projets qui respectent les lois immuables de la vie, par conséquent, l’ensemble de la population. Il conviendrait aussi de respecter ces élus, plus proches des gens, également floués, avec lesquels nous devrions discuter presto d’un souhaitable refus de l’adoption de ce projet de loi prévue pour l’automne. Déjà une centaine de municipalités s’opposent à ce projet de loi.

 

Le dernier Bureau d’audiences publiques sur l’environnement relatif au gaz de schiste ayant été foulé aux pieds, le rapport d’enquête qui en résulte, autant s’en servir! J’y puise des mines d’informations, sur l’eau notamment. J’effleure donc ce mois-ci un puits sans fond: la quantité d’eau convoitée pour gaz de schiste (gds).

 

Point de départ: les trois régions agricoles québécoises Chaudière-Appalaches, Centre-du-Québec, Montérégie (chacune sollicitée pour gds), nécessitent, par année, 70 543 562 m3 d’eau. En passant par les Scénarios 3 et 4 d’exploitation des gds, à partir de 2019, on se rend à 1000 puits, on accélère la cadence en 2022 jusqu’à 3600 puits, prévoyant l’utilisation de sept millions à vingt-trois millions mètres cubes d’eau par année selon le scénario, pour aboutir au Scénario 5: 9000 puits pour 2024. Ce dernier scénario exigerait 45 612 710 m3 d’eau en une seule année, excédant de 5 955 365 m3 la totalité d’eau qui pourvoit aux besoins des deux grandes régions agricoles Chaudière-Appalaches et Centre-du-Québec pour la même période.

 

Actuellement, l’agriculture prélève 70% d’eau douce de la planète. Allons-nous troquer la nourriture contre le gaz de schiste? Comme on le constate dans ces trois scénarios de développement progressif, les puits, une fois dans le décor, on les dirait soumis à un mécanisme de multiplications exponentielles!

 

Si on embraye cette machine folle, comment s’y prendra-t-on pour poser les freins?

 

L’auteure s’improvise, en 2010, militante contre les gaz de schiste à l’instar de nombreux citoyens qui partagent une vision verte de l’avenir.

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