Un cochon comme animal de compagnie, c’est possible

Un cochon comme animal de compagnie, c’est possible

Camélia Laliberté

ÉLEVAGE. Saviez-vous qu’il existe, à L’Avenir, un endroit où l’on élève des cochons miniatures domestiques? Il faut s’y rendre pour constater la popularité grandissante de cet animal, d’une grosseur comparable à un petit bulldog. Étant hypoallergène et ne perdant aucun poil, le cochon semble être pour plusieurs le parfait animal de compagnie.

Il n’existe que deux éleveurs de cette race miniature au Québec. Un des sites d’élevage est situé au Saguenay – Lac-Saint-Jean. L’autre est nouvellement installé dans la région, mais cela fait plus de cinq ans que sa propriétaire, Valérie Larose St-Louis, se spécialise dans l’élevage de microcochons. C’est chez elle, où sont réunies présentement une trentaine de bêtes, que l’auteure de ces lignes l’a rencontrée afin d’en apprendre un peu plus sur l’adoption de ces petits cochons qui se vendent entre 800 et 1800 $.

Il y a deux jours, une jeune truie de cinq ans, Gaïa, a mis bas à trois cochonnets. Une autre portée est attendue vers la fin du mois. En moyenne, de deux à huit bébés cochons naissent chaque mois au centre d’élevage de Valérie Larose St-Louis. Trois mois après leur naissance, ils sont prêts à rencontrer leur nouvelle famille. À vrai dire, cette même famille doit réserver des mois à l’avance afin d’adopter son nouveau compagnon.

L’éleveuse reçoit même des demandes de France. Puisqu’il n’existait aucun éleveur de cochons miniatures à l’autre bout de l’océan Atlantique, Valérie Larose St-Louis s’est associée il y a quelques mois à une de ses clientes françaises. Avec l’envoi de deux de ses cochons, un nouveau refuge est né dans la commune de Nice.

Des critères précis

Certains seront contraints d’abandonner l’idée d’avoir un cochon. C’est que l’éleveuse choisit minutieusement les nouveaux propriétaires. Parfois, elle doit en refuser, par crainte que l’animal soit abandonné. La raison est simple: le microcochon a des besoins bien particuliers. «Il ressemble à un chien, par son tempérament, mais je le compare plus à un enfant», explique Valérie Larose St-Louis. «C’est un animal très intelligent et qui demande beaucoup de temps. Il doit obligatoirement avoir son enclos dans la maison et un espace à l’extérieur pour dépenser son énergie.»

Le cochon dort 70 % du temps. Il ne dégage aucune odeur particulière et est habitué à la litière dès sa naissance. Bref, comme un chien ou un chat, il peut facilement vivre dans une maison, mais a besoin d’une plus grande supervision qu’un autre animal domestique.

Grâce à ses nombreuses précautions, Mme Larose St-Louis n’enregistre presque aucun abandon de ses cochons depuis qu’elle a ouvert ses portes. L’éleveuse de L’Avenir fait signer une entente aux nouveaux propriétaires comme quoi ils ne peuvent abandonner ou revendre l’animal et que, si jamais ils ne peuvent plus le garder, ils doivent le lui rapporter.

La situation est tout autre pour les cochons vietnamiens. En plus de son élevage, Valérie Larose St-Louis possède un refuge en Outaouais. Principalement, le refuge prend sous son aile ces cochons abandonnés ou vendus comme étant domestiques sur des sites Internet ou dans des expositions agricoles. Contrairement aux microcochons, qui mesurent environ 38 centimètres et pèsent entre 35 et 70 livres à l’âge adulte, le cochon vietnamien peut facilement atteindre 200 livres. C’est d’ailleurs pourquoi la plupart des gens ne veulent ou ne peuvent les garder.

Le cochon autorisé à Drummondville

«La Ville de Drummondville n’interdit pas les microcochons sur son territoire puisqu’il n’est pas traité spécifiquement dans l’article concernant les animaux domestiques (règlement 3500)», a fait valoir la conseillère aux relations médias à Drummondville, Sonia Collard. Cependant, certaines règles doivent être respectées, comme tenir l’animal en cage et non en laisse dans les lieux publics. En cas de plainte, la Société protectrice des animaux de Drummondville peut aussi donner une amende au propriétaire de l’animal.

Sonia Collard a précisé que le cas du microcochon, tout comme celui du pitbull qui a beaucoup fait jaser dernièrement, sera analysé par le conseil municipal prochainement.

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