Fabrication de vaccins antigrippaux: quand l’habit fait…l’employé!

Fabrication de vaccins antigrippaux: quand l’habit fait…l’employé!
vaccins antigrippaux

SANTÉ. Passer le quart de votre journée de travail à vous habiller et déshabiller pour entrer et sortir de vos locaux, vous y croyez? C’est pourtant ce que doit faire chaque jour le personnel de l’entreprise GlaxoSmithKline (GSK), responsable de créer 50% des vaccins contre la grippe du pays.

En biochimie, notamment dans la création de vaccin, l’environnement doit être tout à fait aseptisé pour assurer la qualité optimale des produits. Autrement, on risque d’engendrer une perte dans les lots de production, causant des pertes d’argent, mais également un risque pour la santé publique, avec moins de vaccins en circulation. Pas étonnant que chaque employé suive une formation de quatre mois créée spécialement par l’entreprise pour avoir les qualifications nécessaires afin d’entrer et sortir des aires de production aseptisées.

TC Media Nouvelles a passé à travers le processus pour observer les différentes étapes de production des vaccins contre la grippe créée à Sainte-Foy par les 700 employés de l’usine.

Vous êtes du genre prude? Cette visite au sein des installations de GKS vous aurait donné du fil à retordre! Dès la première étape du processus, on demande aux visiteurs de retirer toute leur parure, hormis les sous-vêtements. «Le corps humain transporte des germes et de la poussière, soutient la directrice des installations de GSK Vaccins, Lidia Serina. Il faut éviter d’en transporter dans les installations.» Robe et bijoux m’ont donc attendu sagement dans le vestiaire le temps que je parcoure avec mes collègues journalistes les différentes sections de l’usine.

Impossible non plus d’être coquette entre les murs de l’usine de production des vaccins. En plus du filet et des lunettes qui recouvrent notre visage, le vernis à ongles, le parfum et même le maquillage sont interdits. «On s’est rendu compte que dans le maquillage, il y a des produits qui peuvent déclencher des réactions lorsqu’on est en zone aseptisée», explique Lidia Serina. Tout problème cutané ou médical doit également être déclaré avant de passer en zone aseptisée.

Processus impeccable

Dans le jargon des lieux, on parle des vestiaires en zone «sale» et en zone «propre». Après avoir quitté la première, on fait son entrée dans la seconde. Juste avant, on s’assure de refiler un second couvre-chaussure (il y en a eu quatre au total) en plus de désinfecter lunettes, carte d’accès et mains. Une deuxième combinaison nous attend et doit s’enfiler d’une façon bien particulière. «On veut éviter que le vêtement touche le sol», explique la directrice. Tenant une manche et une jambe dans chaque main et à force de quelques acrobaties, nous avons réussi à mettre le tout sans dégât.

Les étapes vont encore plus loin pour les employés des secteurs les plus aseptisés des lieux, ceux en contact direct avec les vaccins. «Ils ne peuvent même pas toucher l’extérieur de la combinaison avec leurs mains», raconte Mme Serina. On leur montre en formation comment enfiler chaque accessoire, comment tester la qualité de leurs habits et même, comment bouger et se tenir (les bras allongés devant soi et les paumes vers le haut, pour éviter tout contact avec le matériel et la sudation excessive). Pas étonnant qu’ils passent autant de temps à enfiler leur accoutrement.

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Québec Hebdo

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