«Nous sommes à côté du marché le plus important de la planète»

«Nous sommes à côté du marché le plus important de la planète»

Jean-Claude Lauzon

EXPORTATION. Le délégué général du Québec à New York, Jean-Claude Lauzon, a profité de son passage à Drummondville, mercredi, pour faire prendre conscience aux entreprises d’ici que le marché américain, depuis trop longtemps délaissé, est le principal client de la Belle Province et qu’il est grand temps de s’en occuper.

«Entre 2 et 3 milliards de dollars sont transigés chaque jour entre le Canada et les États-Unis. Nous sommes à côté du marché le plus important de la planète où se trouvent entre 23 % et 25 % de l’économie mondiale. Pas moins de 72 % de ce que le Québec vend à l’étranger est vendu chez nos voisins du Sud. On fait plus d’affaires avec l’état de New York qu’on en fait avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Chine combinés», a-t-il expliqué à L’Express quelques minutes avant la conférence organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) et présentée devant une soixantaine de gens d’affaires à l’Hôtel et Suites Le Dauphin.

Au dire de celui-ci, les entreprises québécoises n’ont pas été assez conscientes de ce marché ces 15 dernières années parce qu’elles étaient «préoccupées par une expansion dans d’autres pays».

«Depuis 2000, on a perdu une part importante de marché avec les Américains. Entre 2000 et 2010, on a perdu 17 % du chiffre d’affaires, c’est 10 milliards de dollars de moins dans l’économie du Québec et ça, on ne l’a pas encore récupéré», souligne-t-il, en précisant que la Délégation générale du Québec à New York et le gouvernement se sont fixés pour objectif d’augmenter de 20 % le chiffre d’affaires.

«Mon message n’est pas de leur dire d’arrêter d’aller en Chine ou en France, mais plutôt de leur faire comprendre qu’il faut aussi s’occuper de notre principal client. L’Ontario fait trois fois plus de choses avec les États-Unis que nous, mais les Ontariens ne sont pas trois fois plus nombreux», a-t-il insisté, en reconnaissant tout de même le dynamisme et la volonté des entreprises d’ici.

Il a admis que Drummondville s’est vraiment «transformée» sous la gouverne de Francine Ruest Jutras.

«Vous avez des entreprises qui réussissent partout dans le monde et très bien aux États-Unis. Je pense, par exemple, à Cascades pour qui le marché américain représente une part importante des revenus. Il y a aussi CVTech et Valmétal. Ce ne sont pas seulement les Bombardier et Saputo qui réussissent. Il y a des entreprises régionales qui ont pris le taureau par les cornes en allant vers des marchés qui sont porteurs pour eux», a-t-il souligné.

Mission économique

M. Lauzon a également partagé les trois règles d’or pour y faire de bonnes affaires aux États-Unis établies sur le principe des «3 P».

«D’abord, ça prend une présence constante pour vouloir conquérir un marché, connaître un client et comprendre ce qui se passe. Se rendre une fois par année sur le terrain, ce n’est pas suffisant. Ensuite, il y a la perception que vos clients auront de vous. Il vous faut démontrer que vous êtes une entreprise qui est là pour longtemps, qui offre un produit de qualité répondant à leurs besoins et qui est là pour les aider. Enfin, il y a la pratique. En quoi ce que vous offrez est unique et différent?», a-t-il précisé, en ajoutant que la Délégation générale du Québec à New York est là pour aider les gens d’affaires désirant exporter ou s’établir l’autre côté de la frontière.

Enfin, il invite les entreprises drummondvilloises à prendre part à la mission économique organisée dans des villes de l’état de New York et à laquelle le maire de Drummondville Alexandre Cusson participera en mai prochain.

«Profitez du fait que votre maire soit là pour pouvoir y participer, ne serait-ce que pour voir et sentir comment les choses se passent ainsi que pour écouter les attentes des gens et y voir les opportunités. Seulement cinq maires y participent, donc c’est une chance pour les gens d’affaires d’ici», a-t-il laissé entendre.

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