Populaires, les infirmières praticiennes spécialisées

Populaires, les infirmières praticiennes spécialisées

SANTÉ. Alors qu’on observe des résultats probants depuis l’arrivée en 2011 de la première infirmière praticienne spécialisée (IPS) dans les Groupes de médecine de famille (GMF) de Drummondville, un fait demeure : le nombre de postes disponibles est plus grand que le nombre de finissants.

De fait, selon Karine Lampron, directrice adjointe des services de soins ambulatoires de santé primaire et gestion des maladies chroniques du CIUSSS MCQ, il existe présentement un problème de recrutement.

«On travaille donc avec l’Université du Québec à Trois-Rivières afin de trouver des solutions, par exemple, bonifier les milieux de stage pour que l’institution puisse décontingenter le programme. Ce partenariat, qui va dans le même sens de l’intention ferme du ministère qui veut augmenter la pratique des IPS au Québec, aidera éventuellement à combler tous les postes», indique-t-elle.

Celle-ci fait savoir également qu’on assiste à un engouement général pour la pratique des IPS, communément appelées les super-infirmières, de sorte que le CIUSSS doit refuser des projets.

«Il y a plus de demandes que de postes d’IPS disponibles par année. Ce type de service a fait ses preuves, ce qui explique un peu cet engouement», précise-t-elle.

Drummondville compte six IPS en soins de première ligne. Une septième devrait arriver au début de l’été, l’objectif de la direction étant dix afin que chacun des cinq GMF ait deux super-infirmières.

Une «plus-value»

Mme Lampron estime que depuis leur arrivée, les IPS ont ajouté une «plus-value» au système de soins de santé et Drummondville n’y fait pas exception.

«C’est un gain significatif autant pour le personnel du réseau que pour les patients», croit-elle.

«Les études démontrent qu’en ce qui a trait au suivi des patients, les IPS se sentent plus impliquées dans les décisions liées aux soins, améliorent l’accès aux soins de santé primaires, réduisent la charge sur le système de soins de santé, ça peut même aller jusqu’à diminuer les réhospitalisations. On a démontré aussi qu’une IPS peut suivre en moyenne de 800 à 1000 patients annuellement. C’est sûr que ça améliore l’accessibilité aux soins dans le réseau et diminue le taux de patients orphelins», explique-t-elle.

À titre d’exemple, on compte 10 000 personnes qui sont prises en charge par des IPS dans la région Mauricie-Centre-du-Québec. Les données pour Drummondville, soulignons-le, ne sont pas encore compilées.

Rappelons que les IPS offrent des soins qui étaient auparavant prodigués uniquement par des médecins omnipraticiens. Le but n’est pas de prendre leur place, mais bien de travailler en partenariat et en complémentarité avec eux. Chaque spécialiste a aussi la liberté d’accepter la collaboration d’une super-infirmière.

Accroître leur présence

Par ailleurs, sur le plan régional, un projet-pilote est actuellement mené sur le territoire Bécancour-Nicolet-Yamaska.

«Jusqu’en 2017, une IPS de première ligne œuvre en CHSLD. C’est une avenue de travail possible et ça fait en sorte que les médecins puissent plus facilement faire des suivis en GMF et moins se déplacer dans ces établissements. On va voir ce que les résultats donneront», souligne Mme Lampron.

De plus, celle-ci a laissé entendre qu’un comité au CIUSSS MCQ est en train de valider la possibilité d’intégrer des IPS au soutien à domicile.

«Il y a des projets en ce sens. Nous voulons voir comment on pourrait faire pour optimiser le rôle des IPS dans le but de s’assurer de maintenir le patient le plus longtemps possible à la maison», conclut-elle.

Quelques tâches

Les tâches des IPS sont très diversifiées. En voici un résumé : suivis de patients atteints de maladies chroniques, prescriptions de certains médicaments et traitements, ajustements et renouvellements de la médication, examens gynécologiques, chirurgies mineures telles que suture de plaies, ponctions artérielles et drainage d’abcès, prescriptions d’un arrêt de travail et suivis de grossesse jusqu’à 32 semaines.

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