«C’est comme si on avait deux médecins de plus»

«C’est comme si on avait deux médecins de plus»

SANTÉ. Cumulant 28 années d’expérience, Benoit Gervais, médecin responsable du GMF Centre médical AJC, est à même de constater les retombées positives sur la clientèle depuis que deux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) oeuvrent à sa clinique.

«C’est comme si on avait deux médecins de plus étant donné le nombre de tâches qu’elles peuvent faire. Ici, les IPS permettent de suivre entre 60 et 70 personnes de plus par semaine. C’est quand même significatif», note-t-il, en précisant que 13 médecins exercent au Centre médical AJC et que 22 000 patients y sont desservis.

«Concrètement, ce sont deux ou trois patients de plus dans ma clientèle qui peuvent être vus par jour», enchaîne-t-il.

Au Centre médical AJC, un patient de n’importe quel médecin peut prendre rendez-vous avec une des IPS. Cette façon de faire permet au médecin, entre autres, de faire l’examen annuel de sa clientèle en alternance avec l’IPS.

«Je peux donc les faire aux deux ans. De plus, les médecins peuvent déléguer quelques suivis des patients aux prises avec une maladie chronique ce qui réduit de moitié les rendez-vous d’une même personne pour le médecin. Il y a aussi un suivi conjoint pour les femmes enceintes. Cela permet d’augmenter l’expertise et l’exposition aux conditions médicales ou obstétricales de l’IPS», énumère M. Gervais qui compte à lui seul 2048 patients.

C’est sans oublier, selon lui, que les super infirmières amènent une vision différente en ce qui a trait à la bonne alimentation et à l’exercice physique.

«Elles amènent une dynamique vraiment axée sur la promotion de la santé. D’ailleurs, c’est rare qu’une consultation avec une IPS ne sorte pas avec des recommandations sur les bonnes habitudes de vie et la mise en forme», précise celui qui a été nommé il y a un mois directeur adjoint des services professionnels pour le CIUSSS MCQ.

Par ailleurs, un des collègues de M. Gervais quittant bientôt pour une retraite bien méritée, il est prévu que plusieurs patients soient suivis presque exclusivement par les IPS, tout en étant toujours attachés à un médecin.

«Beaucoup de personnes de sa clientèle ont été vues au cours des derniers mois par les IPS, ce qui aide le médecin en question dans sa transition», souligne-t-il.

Celui qui s’est impliqué dans le processus d’implantation des IPS en région il y a environ six ans en sa qualité de chef de département régional de médecine générale (DRMG), affirme qu’il y a une belle collaboration entre ce type d’infirmière et les médecins et que leur expertise et leur soutien sont plus qu’appréciés.

«Au départ, il y avait une réticence dans le milieu, mais elle s’est rapidement dissipée. Les médecins ici ont vraiment compris comment ça marche une IPS et puis, l’ère du médecin seul à bord commence à être révolue. Pensons-y, prendre soin de 22 000 personnes, ça prend des bras et les IPS et infirmières cliniciennes peuvent régler nombre de petits problèmes et désagréments», estime-t-il, en concédant que les besoins sont grands, mais que le nombre de finissants n’est pas encore suffisant.

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