Innovation mondiale pour le GARAF/Opération PAJE

Innovation mondiale pour le GARAF/Opération PAJE

GÉNÉTIQUE. Depuis octobre 2015, les élèves de 3e et de 4e secondaires de l’école Jean-Raimbault peuvent se targuer d’avoir accès à une technologie de pointe leur permettant de détecter l’identité, à l’aide de la technique du code-barres génétique, des espèces jusqu’alors difficilement identifiables.

L’approche est innovatrice puisque nulle part ailleurs sur la planète de telles méthodes ne semblent être enseignées et utilisées dans d’autres écoles secondaires.

«Il s’agit en effet d’une innovation mondiale pour une école secondaire puisqu’un groupe d’enseignants et de conseillers pédagogiques a obtenu des confirmations d’un peu partout sur le globe que ça ne se fait pas ailleurs dans des écoles secondaires», tient à préciser Pablo Desfossés, coordonnateur du GARAF/Opération PAJE.

Au cours des dernières années, les élèves et les enseignants ont remarqué, lors des divers inventaires fauniques, que différentes espèces étaient difficilement identifiables, principalement les poissons et les micromammifères.

«Lorsque que les jeunes du GARAF/Opération PAJE découvrent une espèce menacée, la responsabilité incombe à l’enseignant de confirmer l’identification qui doit alors être exacte. Pour nos partenaires, dont le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs, la présence d’une espèce protégée dans un secteur peut engendrer certaines conséquences», souligne M. Desfossés.

Dans un souci de maximiser la rigueur et l’exactitude des inventaires fauniques, le GARAF/Opération PAJE se devait de trouver une méthode plus appropriée.

Ainsi, en 2012, cette problématique d’identification a été soumise au Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie (GRIL). Le professeur Bernard Angers de l’Université de Montréal a spontanément eu l’idée d’appuyer les découvertes des jeunes en proposant le code-barres génétique.

«C’est une méthode qui est réputée mondialement et que j’utilise couramment dans mon laboratoire. Par contre, je savais que c’était un sacré défi pour M. Desfossés et les élèves étant donné que ceux-ci n’ont jamais touché à ce genre de méthode qui est utilisée dans des laboratoires de biotechnologie et biomédical. M. Desfossés a toutefois su le surmonter en réalisant des protocoles adaptés à ses étudiants», a indiqué M. Angers.

Celui-ci affirme que depuis octobre, les résultats obtenus par les élèves «sont absolument fiables et tout aussi rigoureux que s’ils étaient établis dans un laboratoire spécialisé».

Jusqu’à maintenant, 19 poissons, les plus problématiques en matière d’identification, ont été identifiés sur environ cent espèces.

«On souhaite à court et moyen termes d’étendre ces techniques sur d’autres espèces. De plus, nous sommes maintenant en mesure d’offrir des services à d’autres écoles ou institutions», fait savoir le coordonnateur, en rappelant que le GARAF/Opération PAJE a servi à multiples reprises d’exemple et continue de l’être.

Soulignons en terminant que le matériel de haute technologie dont disposent les élèves est financé par l’entreprise Canimex à hauteur de 20 000 $. Qui plus est, en janvier 2015, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations a versé une subvention de 62 500 $ ayant servi à financer les ressources humaines nécessaires. À ce projet, s’est aussi ajoutée la Caisse Desjardins de Drummondville dont la contribution financière s’élève à 25 000$.

Qu’est-ce que le code-barres génétique?

Le code-barres génétique est une technique récente de taxonomie moléculaire permettant la caractérisation génétique d’un individu ou d’un échantillon d’individu à partir d’un gène du génome mitochondrial. Il sert aussi bien à classer des individus d’espèces inconnues, qu’à détecter l’origine et l’identité d’un échantillon, et ce, avec précision et sans ambiguïté.

«Près d’un demi-million d’espèces est présentement catalogué dans une vingtaine de pays», indique Bernard Angers, professeur à l’Université de Montréal.

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