Fraude à l’aide sociale : Ana Milena Padilla Vaquero plaide coupable

Fraude à l’aide sociale : Ana Milena Padilla Vaquero plaide coupable
Ana Milena Padilla Vaquero.

JUSTICE. Ana Milena Padilla Vaquero, l’une des trois propriétaires d’agences de placement de personnes immigrantes, a plaidé coupable le 10 novembre dernier d’avoir fraudé l’aide sociale.

Accompagnée de son avocate Me Chantal Grondin, l’accusée a déposé un plaidoyer de culpabilité spécifiant qu’entre le «1er août 2008 et le 31 janvier 2011, elle a, par la supercherie, mensonge ou autre moyen dolosif, frustré le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, d’un montant dépassant 5000 dollars». C’est ce qu’on peut entendre de la voix de la juge Marie-Josée Ménard sur l’enregistrement officiel, dont L’Express a obtenu copie.

En ce qui concerne les deux autres chefs auxquels elle faisait face, également liés à cette vaste fraude impliquant au départ 138 personnes, majoritairement des personnes immigrantes, ils ont été abandonnés, faisant l’objet d’un arrêt conditionnel.

La Canadienne originaire de la Colombie connaîtra sa sentence le 8 février 2016 au palais de justice de Drummondville.

La comparution d’Ana Milena Padilla Vaquero était d’abord prévue pour le 20 novembre, mais, pour une raison indéterminée, la cause a été devancée au 10 novembre à la demande de Me Grondin, qui a finalement bien manœuvré à travers les dédales de la justice, parvenant à faire reporter le dossier à de multiples occasions. Le procureur de la Couronne au dossier, Me Alexandre Gautier, s’est fait souvent représenté dans cette affaire.

La cliente de Me Grondin pourrait s’en sortir très bien si la peine, comme le veut la rumeur dans les couloirs au palais de justice, se limite à la «prison à la maison», soit à être purgée dans la communauté. Le code criminel prévoit que cet acte est passible d’un emprisonnement maximal de quatorze ans.

À l’instar des deux autres propriétaires d’agences de placement de personnes immigrantes, Francisco David Vera et Yaneth Reina Vaquero, Ana Milena Padilla a dû faire face, lors du dépôt de toute la preuve, à de très graves accusations : soit d’avoir comploté pour soutirer de l’argent au gouvernement et d’avoir inciter plusieurs autres travailleurs à le faire. La preuve mentionnait que des fraudes ont été commises «soit par leurs conseils, leur incitation, leur encouragement, leur pression psychologique ou même leurs menaces à l’égard des personnes prestataires». Yaneth Reina Vaquero, la sœur d’Ana Milena, est retournée en Colombie, alors que Francisco David Vera, réside en Alberta, sans être apparemment inquiété par un mandat d’arrestation.

L’Opération Filet, c’était le nom donné à toute cette enquête, avait mis à contribution pas moins de 63 enquêteurs, 10 interprètes, plusieurs avocats, sans compter le personnel de la Cour.

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