«Les pires pertes d’emplois depuis 2005 et toujours pas de plan»

«Les pires pertes d’emplois depuis 2005 et toujours pas de plan»
Andr Lamontage

DRUMMONDVILLE. Le porte-parole de la Coalition Avenir Québec en économie et député de Johnson, André Lamontagne, est atterré par les plus récents chiffres de l’emploi pour le mois de juin, alors que le Québec connait ses pires pertes d’emplois depuis mai 2005 avec une perte totale de 33 300 emplois.

À ses yeux, ces résultats sont d’autant plus catastrophiques que, n’eût été du Québec, le Canada se retrouverait avec une récolte d’emplois positive pour ce mois-ci. «Nous tirons le Canada vers le bas, alors que nous devrions être en pleine relance. Même les provinces canadiennes durement frappées par la baisse du prix du pétrole ont repris du poil de la bête. C’est gênant! Et si l’on se compare avec notre voisin ontarien, les résultats sont tout simplement catastrophiques. Au niveau des emplois privés, l’Ontario termine le mois avec la création de 20 900 emplois, alors que le Québec en a perdu 54 400. Depuis janvier 2015, l’Ontario a réussi à créer 98 500 emplois privés alors que le Québec en a perdu 23 500. C’est très inquiétant, car on ne peut imaginer un développement économique fort sans une forte création d’emplois privés », estime-t-il.

Selon le député de Johnson, le laisser-aller du gouvernement libéral de Philippe Couillard n’est certainement pas étranger à cette piètre performance de la part du Québec. « Lorsque les libéraux ont été élus en avril 2014, ils n’avaient pas de véritable vision et de plan pour le développement économique du Québec. Un an et demi plus tard, cela leur fait encore cruellement défaut. Leur Plan Nord 2.0 est en panne et les quelques projets annoncés dans le secteur minier rencontrent des défis importants au niveau de leur financement. Quant à la Stratégie maritime qui vient finalement tout juste d’être annoncée après un an et demi d’attente, les fonds qui lui sont dévolus dans le présent budget nous laissent comprendre que ce n’est pas demain la veille que nous verrons la création des emplois de qualité dont le Québec a tant besoin. De façon plus large, le gouvernement ne compte que sur l’amélioration de la conjoncture nord-américaine pour faire croître notre économie. Dans ce contexte, le potentiel de relance économique est mince quand on choisit de laisser les commandes aux autres », explique-t-il.

Le député caquiste souligne que le Québec se voit offrir une opportunité extraordinaire avec la baisse de 25 % que le dollar canadien a subie depuis l’automne 2014, mais que le gouvernement libéral et son ministre de l’Économie s’entêtent à ne pas vouloir élaborer une véritable politique de développement pour notre secteur manufacturier. «Il s’est perdu 3600 emplois dans le secteur de la fabrication au Québec en juin alors qu’avec la baisse du dollar, la croissance d’emplois dans ce secteur devrait être en forte accélération. Il me semble que ça devrait être un signal pour le gouvernement », analyse-t-il.

En conclusion, pour André Lamontagne, il est urgent que les libéraux se prennent en main et passent à l’action. «Nous le répétons, et les libéraux doivent commencer à connaître ce refrain par cœur, le Québec a besoin d’un gouvernement ambitieux qui ne fait pas que se croiser les doigts en souhaitant que l’économie s’arrange d’elle-même. Le Québec a besoin d’un gouvernement qui se retrousse les manches et qui met en œuvre une véritable politique manufacturière ainsi qu’un plan de relance économique robuste qui permettront la création d’emplois de qualité sur des assises solides». (JPB)

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