Quand le sifflet des trains s’emballe !

Quand le sifflet des trains s’emballe !

DRUMMONDVILLE. Le sifflet des trains est-il inutilement trop intense lorsque les locomotives, circulant d’est en ouest, passent à la hauteur du secteur Saint-Charles?

Plusieurs résidents de la rue Cours du chevreuil le pensent et le déplorent. «Depuis quelques mois, le sifflet se fait entendre plus longuement et plus intensément que d’habitude dans certains cas. C’est très dérangeant», dénonce Frédéric Farley, qui reconnait que les trains doivent siffler à l’approche du pont surplombant la rivière Saint-François. «Je me demande toutefois pourquoi les trains ne sifflent pas quand ils viennent de la ville, le danger est pourtant le même en sens inverse. C’est très curieux cette politique qui s’applique aux convois qui vont dans un sens et pas dans l’autre…»

Pour Julie Boisclair, certains conducteurs sont peut-être frustrés. «On sent qu’il y a parfois du zèle. Pourquoi certains conducteurs sont respectueux et utilisent le sifflet normalement alors que d’autres exagèrent nettement. J’ai un bébé de sept mois et je peux vous dire que ça le réveille. Il y a un de mes voisins qui a demeuré à Beloeil et me disait que les trains ne sifflent jamais comme ça avant de traverser la rivière Richelieu».

Frédéric Lebel prétend lui que c’est hallucinant. «C’est insensé. Ça fait deux ans que je demeure ici et j’ai même entendu un conducteur qui s’amusait avec son sifflet. Généralement, le train siffle quatre fois, mais des fois c’est trop fort pour rien. À la Ville, on nous dit qu’on n’a pas de contrôle là-dessus».

La rue Cours du chevreuil longe la voie ferrée et les résidences qui lui tournent le dos en sont séparées par une butée d’une hauteur de 20 pieds environ qui a pour effet d’atténuer le bruit.

«C’est sûr que si on parle, il faut arrêter quand le train siffle», dit Chantal Venne, qui s’occupe de la garderie Les Petits Soleils. Et les enfants, sont-ils dérangés? «Les enfants eux ils trouvent ça drôle…»

Tous ne sont pas autant incommodés. C’est le cas de Frédéric Jacques. «Généralement, ça ne me dérange pas. Il peut y en avoir un parfois qui exagère, mais il est certain qu’avec l’arrivée de l’été les fenêtres sont ouvertes et on entend davantage. Je savais bien avant d’arriver ici qu’il y avait un chemin de fer derrière la maison et que des trains passeraient. Mais moi j’aime mieux avoir un train qu’un voisin derrière chez moi».

Une résidente de l’autre côté de la rue, Fernande Simard, digne retraitée, n’est pas du tout incommodée. «Non, ça ne me dérange pas. Ça fait trois ans que j’habite ici. Je suis habituée».

À la Ville de Drummondville, on est sensibilisé sur cette question. Sébastien Lépine, chef de cabinet du maire Alexandre Cusson, se fait le porte-parole des autorités pour dire que le CN a une politique sur les signalements et qu’elle est mise en application. «Si un signalement est plus long, c’est qu’il y a un danger potentiel sur la voie ferrée. Le train ne siffle pas pour rien. Lorsque nous discutons avec les gens du CN, ils nous disent que les signalements se font entendre pour une bonne raison. Il est important que la population collabore et que les gens ne doivent pas passer là où c’est interdit», fait-il observer.

Au CN, Pierre Bergeron, directeur régional, Affaires publiques et gouvernementales, est du Canada, mis au courant de la situation par courriel, a simplement répondu : «Les trains doivent siffler dans le secteur de Saint-Charles. Le sifflet à cet endroit est une règle provenant des Règles Opérations Ferroviaires du Canada».

Selon Frédéric Farley, il reste la possibilité que le député fédéral François Choquette réussisse à faire pression. «Je lui ai parlé. Et je vais rencontrer son adjoint Daniel Lemire en début de semaine prochaine. Je crois comprendre qu’il pourra envoyer au CN une lettre pour nous appuyer et attirer à tout le moins leur attention».

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