Le Dr Barette prêt à serrer la vis aux médecins… spécialistes

Par Gerard Martin
Le Dr Barette prêt à serrer la vis aux médecins… spécialistes
Le Dr Gaétan Barette a fait une présence remarquée au Marché public de Drummondville où

Le problème des médecins de famille étant réglé à toutes fins utiles le 4 septembre 2013 si la Coalition Avenir Québec (CAQ) prend le pouvoir dans quelques jours, le Dr Gaétan Barette, celui que François Legault présente déjà comme son ministre de la Santé et des Services sociaux, ne négligera pas pour autant la question du manque de médecins spécialistes dans les régions.

De passage à Drummondville, mercredi en début d’avant-midi, où il a fait le tour des étals du Marché public pour serrer des mains et grignoter des légumes en compagnie de Sébastien Schneeberger et Stéphane Legault, candidats caquistes respectivement dans Drummond-Bois-Francs et Johnson, M. Barette a démontré par ses propos qu’il n’attendait pas à rire lorsqu’il est question de redresser le système de santé.

Néanmoins, le docteur de la CAQ a réussi à garder son sourire lorsqu’un journaliste, lors du point de presse, lui a signifié que sa promesse à l’effet que chaque Québécois aura son médecin de famille d’ici un an était accueillie comme une farce par bon nombre d’omnipraticiens et de citoyens drummondvillois et que certains lui concédaient même un certain talent d’humoriste.

Nullement décontenancé par cette remarque, Gaétan Barette a répété son credo comme quoi le Québec comptait un nombre suffisant de médecins de famille et que l’on faisait davantage face à un problème d’organisation que son parti sera en mesure de solutionner dans un échéancier d’une année si les Québécois lui font confiance.

«Rira bien qui rira le dernier», a clamé le candidat-vedette de la CAQ à l’intention de ceux et celles qui mettent en doute ses paroles.

Tout en répétant qu’il n’avait pas l’intention de démissionner s’il n’atteignait pas cet ambitieux objectif à l’expiration de cet échéancier d’une année, M. Barette s’est quelque peu moqué de l’engagement du Dr Réjean Hébert, son vis-à-vis péquiste, qui, lui, a promis de quitter.

«Ce n’est pas si courageux que ça de sa part car il me semble bien normal qu’après l’expiration d’un mandat de quatre ans, il soit de mise de laisser sa place à quelqu’un d’autre si l’on a échoué», a mentionné le candidat de la CAQ dans Terrebonne, sans dire s’il en ferait autant au terme du prochain mandat.

Serrer la vis

Questionné à savoir s’il était également conscient du problème des médecins spécialistes dans certaines régions qui en sont dépourvues, M. Barette a répondu sans surprise par l’affirmative.

Faisant valoir que les médecins spécialistes sont peu présents dans les officines du MSSS dont la CAQ préconise l’abolition, celui qui, jusqu’il y a quelques semaines présidait les destinées de la Fédération qui les regroupe, a fait part encore une fois de son optimisme pour trouver une solution.

Selon le Dr Barette, les médecins spécialistes ont tendance à vouloir majoritairement exercer à l’intérieur d’une demi-heure des centres-villes de Montréal et de Québec, ce qui fait que certaines régions sont en déficit.

Comment faire pour régler le problème? Ajouter des incitatifs ? L’ex-président de la FMSQ croit que non, puisqu’à ses dires, il y a suffisamment de mesures. Il faudrait plutôt, selon les termes employés par Gaétan Bolduc, «serrer la vis», sans élaborer davantage le sens qu’il fallait donner à cette expression.

Celui-ci a surtout insisté dans son intervention du l’importance de faire l’arrimage entre les médecins de famille et les médecins spécialistes.

Selon lui, les médecins spécialistes devront réserver du temps pour traiter les patients qui leur sont référés par les médecins de famille, le tout selon la formule des corridors de service.

En ce qui a trait aux longs délais qui semblent nécessaires pour doter le CSSS Drummond d’un centre famille-enfant, Gaétan Barette n’y a pas vu un cas unique.

Selon lui, le laissez-allez des précédents gouvernements dans les infrastructures, qu’elles soient hospitalières ou routières en est la plus belle démonstration, et il a plaidé l’importance d’établir un calendrier des investissements gouvernementaux.

Deux candidats ragaillardis

Il va sans dire que la venue du candidat-vedette de la CAQ a eu pour effet de ragaillardir MM Schneeberger et Legault.

Pour un, M. Schneeberger, un ex-député adéquiste dans Drummond, a admis que l’engagement de la CAQ d’offrir un médecin à chaque Québécois dans un délai d’un an constituait un «gros contrat», mais il a affirmé sa foi aux capacités du Dr Barette de mener à terme à cet engagement.

M. Schneeberger a au moins une bonne raison de croire à la parole de son collègue de campagne car, de son propre aveu, il est de ceux qui n’ont pas de médecin de famille.

Stéphane Legault a affirmé de son côté que la possibilité de voir un gouvernement caquiste semble de plus en plus probable, disant qu’il a pu sentir depuis la fin des débats des chefs un intérêt marqué des électeurs pour la CAQ.

M. Legault a exprimé que si les choses vont comme il le croit, les gens de Drummondville, qu’ils soient de Drummond-Bois-Francs ou de Johnson, et ceux de l’ensemble de ces circonscriptions vont être bien servis par deux députés de la CAQ qui ont déjà développé un grand intérêt de travailler ensemble.

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