La résurrection réussie de Frederick George Heriot

La résurrection réussie de Frederick George Heriot
Le fondateur de la Ville de Drummondville

L’historienne Yolande Allard et la costumière Suzanne Lévesque ont uni leurs efforts pour réussir la résurrection de Frederick George Heriot, le fondateur de la Ville de Drummondville, qui se prépare à devenir l’une des personnalités les plus en vue en 2015, l’année du 200e anniversaire.

La récente conférence de presse, lançant la mobilisation tous azimuts pour l’obtention des Jeux du Québec – Hiver 2015, a permis de découvrir, sous son plus bel accoutrement, le distingué officier britannique élégamment personnifié par Fernand Raymond. Déjà, en 1815, l’image et la prestance que devaient dégager les dignitaires revêtaient une grande importance et les habits d’apparats des militaires n’étaient pas laissés au hasard.

Afin de rendre le plus fidèlement possible l’harmonie dans les vêtements et dans les couleurs du personnage, deux femmes, Suzanne Lévesque, la spécialiste des costumes de Mackinaw, et Yolande Allard, férue d’histoire, ont eu à étudier minutieusement les gravures, les portraits et les descriptifs de l’époque où le jeune Heriot, en plus d’être officier dans l’armée et dans la milice, cumulait les fonctions de juge de paix, fonctionnaire, homme politique et propriétaire terrien.

«En 2006, j’avais travaillé sur un uniforme de Frederick George Heriot pour le compte de la Société d’histoire de Drummondville, mais celui d’aujourd’hui est beaucoup plus détaillé», raconte Mme Lévesque, que L’Express a rencontrée dans son tout nouvel atelier de travail, au milieu d’une kyrielle de tissus qui finiront par habiller les danseurs de Mackinaw, au sous-sol de la Maison des arts.

«Ce que j’ai reproduit, avec l’aide de Mme Allard, c’est l’habit d’officier de Heriot depuis le shako, son chapeau, sur lequel on aperçoit un oiseau et une couronne, jusqu’aux guêtres noires (jambières) en passant par le veston, appelé Dolman, la chemise, la veste, le pantalon et la cape. Tout a été fait à la main. Les broderies, qui demandent beaucoup de temps, ont été réalisées par ma sœur Brigitte qui m’a donné un coup de main. Sur le col, il a fallu apposer une feuille de chaque côté. En tout, il y a bien une centaine de boutons. Au total, j’ai dû y mettre plus de 70 heures. Le plus long, c’est la finition, comme la prise de mesure avec Fernand Raymond, qui sera évidemment le seul à porter cet uniforme conçu spécifiquement pour lui. C’est certain que Heriot avait besoin de son aide de camp pour enfiler cet habit d’officier. Ce qui est valorisant pour moi, c’est le fait que ce costume est unique, j’adore ça», de confier Suzanne Lévesque dont la tâche quotidienne consiste justement à confectionner des costumes sur mesure pour Mackinaw.

L’habit d’officier en question est celui que Heriot portait après avoir obtenu ses grades supérieurs, fait remarquer Yolande Allard. «Ces grades supérieurs lui ont été décernés après le combat de Crysler’s Farm (Haut-Canada) alors que lui et ses Voltigeurs se mirent à la poursuite des Américains qui se dirigeaient vers Montréal», a rappelé Mme Allard. Au cours de ce combat, Heriot faillit être fait prisonnier et ne réussit à s’échapper que grâce à ses talents de cavalier. Sa conduite lui valut une nouvelle citation et une médaille d’or.

«Il faut bien réaliser que Heriot n’avait que 29 ans lorsqu’il a fondé Drummondville. Il fallait de la maturité pour réussir ça. Il faut dire qu’il a appris très jeune. Orphelin à 15 ans, il s’est engagé dans l’armée britannique. Avec son grade de major, il aurait pu se la couler douce dans une vie de garnison à Québec mais il a préféré demeurer sur le terrain, ici, et voir à la bonne conduite des affaires de la nouvelle Ville», a souligne Mme Allard.

Dans sa biographie, on dit de Heriot qu’il a «réussi, grâce à ses efforts inlassables, à maintenir la petite collectivité qui dépendait de lui en tout. En effet, il cumulait les fonctions de juge de paix, de commissaire et visiteur des écoles, ainsi que de commissaire chargé de la construction des routes. Attentif aux besoins de ses concitoyens, il venait en aide à tous. Par les dons de terrains qu’il fit, il assura la présence d’une mission catholique et d’une paroisse de l’Église d’Angleterre».

Partager cet article