La Municipalité de Lefebvre est en voie d’acquérir l’église de la paroisse

La Municipalité de Lefebvre est en voie d’acquérir l’église de la paroisse
La vente du bâtiment est le compromis à faire pour garder l'église ouverte. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Le diocèse de Nicolet a accepté que la Municipalité de Lefebvre fasse l’acquisition de l’église de la paroisse pour la modique somme de 1 $. Si tout se déroule comme prévu, le changement de propriété s’effectuera d’ici un an, lorsque les travaux de revêtement extérieur seront terminés. Ce lieu de rassemblement deviendra donc un centre multifonctionnel pour la communauté, où le culte restera la priorité.

Dans la foulée des paroisses qui doivent fusionner et des églises qui doivent fermer, des citoyens de Lefebvre ont pris les devants, à l’exemple de Gisèle Moulin, la présidente de la Fabrique. Cette dernière et ses pairs trouvaient important de conserver la leur, bâtie jadis par leurs ancêtres.

Il y a environ un an, la Fabrique a donc approché la Municipalité pour savoir si elle était intéressée à en faire l’acquisition. C’est alors que les pourparlers ont commencé. Depuis, la Municipalité et le diocèse ont donné leur accord au projet, moyennant certaines conditions.

Tous sous le même toit

L’idée est que l’église puisse abriter l’ensemble des activités de la communauté : le club de l’âge d’or, la bibliothèque, la Fabrique, le comité des loisirs, etc.

Dans ce contexte, est né le comité du futur centre multifonctionnel, formé de plusieurs citoyens engagés dans leur communauté. Ce dernier a mandaté des professionnels afin de concevoir des plans pour le réaménagement du sous-sol de l’église.

Le but consiste à déménager la bibliothèque qui se trouve actuellement à l’étroit dans le centre communautaire.

Selon Mme Moulin, le comité a dû refaire ses devoirs, car la réalisation des premiers plans aurait engendré des coûts évalués à plus de 400 000 $. Une facture trop élevée pour la Municipalité.

«On a retravaillé les plans et, aux dernières nouvelles, les dépenses seraient probablement réduites de moitié», avance la présidente de la fabrique.

À ce jour, des représentants du Réseau bilbio sont venus rencontrer les responsables du projet. Ceux du ministère de la Culture également. Bonne nouvelle : le gouvernement pourrait subventionner en partie la nouvelle bibliothèque et le Fonds de la ruralité s’est déjà engagé à offrir un financement de 18 080 $.

Quant au rez-de-chaussée, peu de réaménagement est à prévoir. Des salles de toilettes seront ajoutées et des garde-robes seront agrandis.

«Nos bancs à l’église sont déjà enlevés pour pouvoir y tenir des rencontres, comme le méchoui annuel», soutient Mme Moulin.

Toutefois, le chœur doit rester sacré, réservé au culte. «On veut vendre l’église, mais on veut continuer d’aller à la messe quand même», exprime la dame.

La grande salle de l’église servira notamment aux jeunes durant les cours d’éducation physique de l’école à condition qu’aucune célébration spéciale ou funérailles ne figurent à l’agenda.

Le vent dans les voiles

Pour expliquer ce projet, une rencontre d’information a déjà été tenue. Mme Moulin affirme que cette réunion n’a pas attiré des foules, mais des communications ont été diffusées par l’intermédiaire des médias de la Municipalité. Quand les fils seront davantage attachés, une autre séance publique sera organisée. «Pour l’instant, on travaille positivement», enchaîne la responsable.

En fait, seules les personnes âgées qui fréquentent assidument l’église semblaient plus réfractaires au départ. «On leur a fait comprendre qu’on n’a pas le choix. On était rendu là. Si on ne fait rien, dans quelques années, l’église sera démolie», poursuit la présidente.

Il faut dire qu’aux messes du dimanche, une trentaine de fidèles seulement assistent aux célébrations. «On n’a qu’une messe par semaine et on sait que ce n’est pas ça qui va faire vivre la bâtisse», laisse-t-elle tomber, réaliste.

Finalement, la Fabrique s’est engagée à réparer le revêtement extérieur de l’église avant de léguer la bâtisse à la Municipalité, ce qui devrait être terminé d’ici un an environ.

Selon la directrice générale de la Municipalité, Julie Yergeau, aucune décision n’a été prise à l’égard du centre communautaire, qui risque d’être déserté. Si la tendance se maintient, ce dernier serait mis en vente.

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