Une trentaine de personnes ont manifesté devant le Palais de justice de Drummondville, hier, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant. Cet événement, portant le nom «Les Chandelles de l’Espérance», était organisé par la Société d’aide et d’informations aux victimes de la DPJ (SAIVDPJ), en association avec le Groupe humanitaire de Montréal, qui réclame une enquête publique sur les agissements du Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) et de ses travailleurs.
Ce rassemblement s’est tenu en l’honneur des enfants enlevés et détenus injustement par le DPJ. Il s’inscrit dans le projet Racine qui consiste à une série d’actions publiques mettant en lumière les abus de pouvoir du DPJ et leurs victimes. Ces abus, selon la SAIVDPJ, sont le déracinement systématique des enfants et la destruction des liens de filiation avec les parents et la famille élargie.
«Depuis des années, les abus de pouvoir, les dérapages, l’arbitrage et la manipulation sont non seulement observables, mais font aussi l’objet d’une pratique courante dans l’ensemble du réseau de la protection de la jeunesse, s’est indigné Gilles Boivin, président de la SAIVDPJ. C’est inquiétant. Malgré les dénonciations, les avis et les signaux d’alarme émis par plusieurs groupes et personnalités, comme l’ex-juge Ruffo, Paul Arcand et Bernard Favreau, la situation, loin de s’améliorer, se détériore et le DPJ tend à vouloir accentuer son pouvoir.»
Au dire de celui-ci, les récits d’abus ne représentent pas des cas isolés, ils sont généralisés à l’ensemble du Québec.
«Les mêmes problèmes apparaissent partout et se perpétuent», fait-il savoir.
C’est donc pour ces raisons que la SAIVDPJ réclame immédiatement une enquête publique sur les agissements du DPJ et de ses travailleurs. Elle demande également au gouvernement, au moyen du projet Racine, un ombudsman indépendant chargé d’examiner les plaintes contre le DPJ, l’abolition plénière des enfants sous la tutelle du système de la Protection de la jeunesse ou tout autre organisme ainsi que l’interdiction des placements à long terme au détriment des enfants, des grands-parents et de la famille élargie.
«Bref, au nom des enfants, nous souhaitons que notre cri d’alarme soit entendu», a laissé tomber M. Boivin.
Soulignons en terminant que «Les Chandelles de l’Espérance» faisait suite à la «Marche de l’Espérance» qui s’était déroulée le 20 novembre 2008 à Drummondville et de la manifestation pacifique devant le parlement d’Ottawa du 13 novembre dernier, où sept personnes de la région étaient présentes.