Premier Tech ferme son usine de production

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Par Lise Tremblay
Premier Tech ferme son usine de production
La montée du dollar américain force l'entreprise Premier Tech

L’entreprise Premier Tech, qui a acquis en 2006 Les Machineries Verville, a annoncé, le 22 octobre dernier, qu’elle fermera définitivement son usine de production au printemps 2011, une décision qui mettra 25 des 40 employés au chômage.

Selon Jean Bélanger, président et chef de l’exploitation de Premier Tech, dont le siège social est situé à Rivière-du-Loup, cette décision, purement économique, a été très difficile à prendre.

«On aurait pu fermer nos opérations manufacturières il y a un an, mais on espérait toujours que la situation s’améliore. La montée du dollar canadien nous fait un grand tord depuis sept ans. Elle est venue littéralement bouffer tout le potentiel d’affaires compétitif de l’usine de Drummondville», a-t-il informé, en précisant que lors de meilleurs jours, cette usine spécialisée dans la fabrication d’ensacheuse de produits compressés, tels que tourbe ou copeaux de bois, regroupait plus de 40 employés de production.

Bien que l’entreprise prévoie cesser ses activités qu’au printemps 2011, une poignée d’employés ont déjà reçu leur cessation d’emploi.

«Nous y allons progressivement de façon à leur donner une chance. Il est important pour nous d’être respectueux avec eux, car ils n’y sont rien dans cette décision», a ajouté M. Bélanger, en précisant que les gens qui perdront leur emploi gagnaient entre 35 000 $ et 40 000 $ chacun par année.

La production sera tranférée

À court terme, Premier Tech a l’intention de transférer la production drummondvilloise dans l’usine située à Rivière-du-Loup, une usine qui, soit dit en passant, subit aussi les contrecoups du marché, selon le président.

«Cette unité vit les mêmes problématiques. Nous avons dû transférer de la production aux États-Unis. Essentiellement, cette usine vit de ses produits plus technologiques qui n’ont pas encore de compétition. Cela dit, en fermant l’usine de Drummondville, nous envisageons la possibilité de transférer une partie de la production à Rivière-du-Loup alors qu’une autre portion sera acheminée en Europe. Pour le reste, l’heure est aux grandes décisions. Nous envisageons la possibilité de fabriquer des ensacheuses aux États-Unis. Mais, avant d’en arriver là, il faudra s’assurer d’être compétitifs, car même en fabriquant et en vendant nos produits en dollars US, il faut s’assurer que nos équipes de production soient assez productives pour se lancer dans cette aventure, elles qui ne connaissent pas nécessairement ce type d’ensacheuse», a fait savoir Jean Bélanger, qui en a profité pour déplorer le fait que les gouvernements délaissent le secteur manufacturier au pays.

Quinze emplois préservés

Au moins, point positif, Premier Tech avise qu’elle maintiendra son Centre d’excellence dédié à l’innovation, à la recherche et au développement (un projet annoncé en grande pompe en 2007), ce qui lui permettra de préserver 15 emplois spécialisés.

«Nous sommes encore capable de se payer le savoir au Canada… alors que le manufacturier, on est plus capable. Dans le contexte d’aujourd’hui, les entreprises doivent se livrer à une bataille acharnée pour performer», a-t-il insisté.

Concernant le bâtiment abritant Premier Tech (1835, rue Power à Drummondville), M. Bélanger ne sait pas, pour l’instant, s’il sera vendu.

«Aucune décision n’a été prise à ce sujet, notre principale préoccupation étant les employés à l’heure actuelle, avise le président. Nous allons probablement conserver le bâtiment et le terrain quelques mois au cas où les marchés se redresseraient. Si nous venons à les vendre, il faudra, dans ce cas, louer un espace pour le centre de recherche».

C’est en 2006 que Premier Tech, fondée à New York en 1923, a acheté Les Machineries Verville de Drummondville. Fondée en 1945 par M. Verville, cette entreprise constituait certainement l’une des plus anciennes de la région. «Elle avait effectivement une belle culture et… beaucoup de vécu. C’est d’ailleurs ce qui nous avait incité à l’acheter et… ce qui a compliqué notre récente décision», a conclu Jean Bélanger.

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