Le 11 février 2002, vers midi, la vie d’Annie Leblanc bascule. Elle est entre la vie et la mort à la suite d’une collision frontale avec un camion dix roues. Hôpital, coma, réapprendre à marcher et à parler, thérapie… La femme de 36 ans, qui a subi un traumatisme crânien sévère, doit reconstruire sa vie avec ses nouvelles limitations. Dix ans après l’accident, Mme Leblanc s’apprête à lancer son premier livre, un récit autobiographique qui se veut très inspirant.
Le désir d’écrire un livre habitait Mme Leblanc depuis au moins un an.
«J’ai toujours aimé écrire. Depuis un certain temps, je donne des conférences dans les écoles. Je raconte ce que j’ai vécu tout en parlant de persévérance. Les jeunes ont besoin de repères et c’est pourquoi j’ai choisi ce type de clientèle. J’adore ce que je fais et j’ai de la facilité à le faire, mais j’avais envie d’écrire un livre pour qu’il devienne un outil. J’ai donc découvert la Maison d’édition Les carnets de Dame Plume qui m’a permis de réaliser mon rêve», explique-t-elle.
Une journée mémorable attend donc Mme Leblanc ce dimanche, à 14 h, au Looba café, alors qu’elle lancera ce fameux livre.
«C’est tellement significatif pour moi, expose-t-elle, excitée. C’est l’aboutissement d’un beau projet. Je suis très fière de ce bouquin qui est rempli d’espoir et d’amour, parfois teinté d’humour.»
Pour les personnes qui ne pourront se déplacer le 3 octobre, Mme Leblanc fera une séance de dédicaces à la Librairie Centre-du-Québec le 16 octobre, à 13 h.
Il sera également possible de se procurer le livre, dont le titre n’a pas encore été dévoilé, sur le site Web de l’auteure au www.commeunlivreouvert.com, et ce, dès la fin octobre.
Le deuil de sa propre vie
Dans ce livre, Mme Leblanc y raconte toutes les épreuves qu’elle a dues et sues surmonter à la suite du tragique accident sur la route 139 à Wickham, par un jour de tempête de neige.
À l’arrivée des ambulanciers sur les lieux, la femme de 36 ans avait un score de Glasgow de 3 (coma profond ou mort).
«J’avais le score le plus bas. Mes chances de vie étaient très minces, car je n’avais plus de signes vitaux. Ce sont les machines qui me tenaient en vie et les médecins croyaient que je resterais légume», raconte-t-elle, en précisant n’avoir aucun souvenir de l’accident.
La bonne énergie et l’amour que dégageaient ses proches ainsi que sa détermination à s’en sortir l’ont, selon Mme Leblanc, aidé à s’accrocher à la vie.
Cette jeune mère de famille devait cependant recommencer à zéro.
«J’ai dû tout réapprendre… À marcher, à parler, à lire, à écrire, à manger, à aimer la vie…, indique celle qui a été plongée dans un coma pendant dix jours. Même si j’étais plus ou moins consciente à ce moment, j’avais honte de moi, car je dépendais de tout le monde, moi qui suis de nature indépendante. Je venais également de perdre ma dignité, mon estime de moi et ma confiance en moi.»
Elle devait dès lors faire le deuil de sa propre vie, de la personne qu’elle était avant l’accident. Optimiste, elle a décidé de ne pas baisser les bras.
«Lorsque j’ai commencé ma thérapie, qui a duré deux ans, au Centre de réadaptation InterVal au début avril 2002, j’ai décidé de me fixer des objectifs à court terme pour me motiver et continuer à persévérer, car on sait que plusieurs personnes abandonnent, fait savoir la femme débordante d’énergie. J’ai travaillé fort pour atteindre ces buts et ça n’a pas toujours été facile.»
Avec le temps, Mme Leblanc a accepté ses blessures et ses faiblesses pour mieux les guérir et les améliorer chaque jour. Elle a également rebâti sa confiance en elle et son estime de soi, mais surtout, elle a pardonné au conducteur et à la vie pour continuer d’avancer.
Huit ans après l’accident, Mme Leblanc peut dire qu’elle mène une vie normale et est très heureuse.
«J’ai vécu l’enfer, mais en même temps, je suis extrêmement reconnaissante envers les intervenants qui m’ont aidée pour devenir ce que je suis maintenant, exprime celle qui croit au destin. Je suis extrêmement chanceuse, car pour moi, mes séquelles sont des peccadilles. Celle qui a été la plus difficile à gérer, c’est mon énergie. Ma batterie se vide plus rapidement, mais j’ai appris malgré tout à adapter mon quotidien en fonction de cette faiblesse.»