Les nombreuses guêpes sont persistantes… jusqu’en automne

Les nombreuses guêpes sont persistantes… jusqu’en automne
Dans la région comme ailleurs au Québec

Depuis deux à trois ans, la présence des guêpes est de plus en plus marquée dans la région. Si leur nombre semble se multiplier, la durée au cours de laquelle elles restent en activité durant l’année n’en demeure pas moins surprenante.

Le contremaître des parcs et espaces verts à la Ville de Drummondville, Claude Saint-Pierre, a eu plus d’une fois l’occasion de constater la présence accrue des guêpes dans les environs. «Ces temps-ci, on en voit plusieurs dans les parcs. Elles sont partout… et elles sont pas mal collantes à part de ça», s’exclame-t-il.

Cette situation n’est sûrement pas étrangère au fait que les exterminateurs de la région observent une hausse de demandes pour éliminer les nids de guêpes depuis deux à trois ans. Les points de vue sur les causes du phénomène semblent toutefois divisés.

Pour sa part, le spécialiste en gestion parasitaire chez Les entreprises Maheu, Nathaniel Leavey, estime que l’humidité des derniers étés n’a pas aidé, en plus des hivers doux qui facilitent la période d’hibernation. «Tous les automnes, les reines et les reines en devenir vont creuser un trou au sol pour hiberner», explique M. Leavey. Pour cette raison, même si le nid est détruit pendant l’hiver, une nouvelle colonie risque de trouver refuge dans les parages l’été suivant parce que les reines seront restées sous terre tout l’hiver.

De plus, les guêpes règnent beaucoup plus longtemps. «Avant, la présence des guêpes se limitait aux mois de juillet et d’août. Cette année, elles ont suscité des plaintes dès le début du mois de juin et, l’an dernier, les problèmes ont persisté jusqu’en septembre… et je dirais même octobre», souligne-t-il.

Comme les nids ont davantage de temps pour se développer, ils deviennent de plus en plus gros. Selon M. Leavey, un nid de guêpes qui prend racine sur une branche d’arbre peut facilement atteindre plus de deux pieds, autant pour la hauteur que la largeur. «Cette année, on a dû aider plusieurs personnes qui avaient attendu trop longtemps avant d’intervenir, si bien qu’elles s’étaient fait piquer en tentant de détruire elles-mêmes le nid. Les gens allergiques peuvent en mourir, mais une personne en santé peut aussi être en danger si elle subit une dizaine de piqures en même temps», indique-t-il.

L’interdiction des pesticides responsable?

Selon Dominic Jalbert, directeur des opérations chez Drummond Extermination, le manque de pluie cet été a facilité la création de nids cachés, que ce soit sur des murs de brique ou au sol.

De plus, il estime que les nouvelles normes environnementales, qui interdisent l’utilisation des pesticides, pourraient avoir une incidence. «Les compagnies ne répandent plus de produits chimiques sur les gazons ce qui fait que les guêpes se contaminent moins et se reproduisent plus», explique-t-il.

Ces changements coïncident avec la multiplication des guêpes, apparue il y a 2 à 3 ans. «On va voir l’année prochaine si la tendance se maintient ou pas», poursuit M. Jalbert.

D’après lui, la meilleure prévention est d’installer des pièges pour attraper les guêpes avant qu’elles ne s’installent. Le traditionnel truc-maison de l’eau sucrée reste de mise, mais il informe que des recettes existantes sont davantage efficaces. «On a des appâts spécialement conçus pour ça», informe-t-il.

De son côté, M. Leavey rappelle que les guêpes peuvent représenter un danger si elles se trouvent à proximité des activités humaines, mais qu’elles restent très utiles pour la pollinisation et la chaîne alimentaire.

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