Un artiste au parcours peu commun expose au bistro Saint-Georges

Par Maxime Rioux
Un artiste au parcours peu commun expose au bistro Saint-Georges
L’artiste-peintre Douglas Lyons présente 18 œuvres de son cru au bistro Saint-Georges. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’artiste-peintre Douglas Lyons présente 18 de ses œuvres au bistro Saint-Georges, et ce, jusqu’à la fin du mois de juin. Sur la plupart des toiles en montre, des chats sont représentés.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Douglas Lyons a un parcours bien particulier.

En 1961, cet imposant gaillard s’est engagé dans le Service de police de Drummondville. Adepte de culturisme et de judo, il prenait alors plaisir à exceller dans plusieurs autres disciplines sportives.

En 1970, en répondant à un appel lancé par la centrale en lien avec un vol à main armée venant de se dérouler à la Banque nationale (anciennement située à la «Place Drummond»), sa vie a été complètement chamboulée. Premier arrivé sur les lieux du délit, il est arrivé face à face avec cinq truands lourdement armés. L’un d’entre eux a immédiatement fait feu en sa direction avec une mitraillette, l’atteignant de deux balles. L’une d’entre elles a touché des organes vitaux et a malheureusement immobilisé à jamais les jambes à ce sportif invétéré. «Cet événement a changé toute ma vie, relate l’ex-policier. Par contre, après une longue convalescence, j’ai repris goût à l’entraînement et, en 1974, j’ai pris part à mes premiers jeux canadiens. Par la suite, j’ai participé à de nombreuses compétitions au Mexique, en Angleterre, en Hollande (Jeux olympiques) et ailleurs. J’ai même réussi à obtenir le titre mondial de lancer du poids (4 kilos sur 9 mètres 80). Au «bench press», je crois que certains de mes records (400 livres) n’ont pas encore été battus au niveau canadien», raconte le peintre.

Si Douglas Lyons a été forcé de réorienter sa carrière et sa vie, il a trouvé des façons de faire valoir son talent et ses forces.

Peintre depuis l’enfance

L’attrait pour la peinture ne date pas d’hier non plus. M. Lyons affirme qu’il a appris dès son enfance en regardant son père.

«À cette époque, je m’amusais à peindre des personnages. Mon père était gérant de personnel à la Celanese, partage le peintre. J’y ai moi-même travaillé de 1958 à 1960, soit juste avant de devenir policier.»

La présente exposition est la première à vie de cet artiste. «Je me souviens que, lorsque j’étais à l’hôpital à la suite de la fusillade, le Club Kiwanis avait organisé une petite exposition de mes œuvres. Mais l’exposition actuelle est la première que j’organise moi-même. Je vais aussi présenter mes toiles au Musée de Melbourne en juillet», expose l’homme natif de Valleyfield qui a demeuré durant de nombreuses années à Drummondville (dès 1958) avant de s’installer à Melbourne, tout près de Richmond.

Les curieux qui se rendront au bistro Saint-Georges découvriront des petits formats qui, pour la plupart, laissent voir des chats différents dans des poses tout aussi variées. Questionné à savoir pourquoi il a choisi de peindre des chats, M. Lyons y va d’une réponse toute simple. «C’est simplement parce que j’aime les chats! J’en ai trois à la maison!», laisse tomber avec un sourire l’homme de 70 ans.

Un sympathique artiste à découvrir.

Partager cet article