Les Pieds Légers

Les Pieds Légers
Membres des Pieds Légers et leur drapeau (P119A9. Coll. SHD).

Auteur : Jean-Pierre Bélanger, historien

Souvent appelé club des « raquetteurs », le club Les Pieds Légers est fondé le 2 novembre 1920 par un groupe de sportifs drummondvillois, dont le propriétaire grec du restaurant Taft, Peter Halikas, le fondateur du club Aramis. Ce dernier est un bon exemple d’intégration interculturelle réussie : il a même francisé son prénom de Peter et épousé une francophone du nom d’Irène Provencher.

Même si leurs activités tournent principalement autour de la raquette, les Pieds Légers ont grandement contribué à l’organisation des sports et des loisirs à Drummondville au début du siècle. On leur doit notamment l’aménagement d’une glissoire près de la vieille patinoire de la rue du Pont et de la pente de ski où le club possède un chalet (le club achète des toboggans qu’il prête gratuitement aux enfants).

Les Pieds Légers parrainent plusieurs activités. C’est ainsi qu’en 1939, diverses courses de raquettes sont organisées. Galanterie oblige (ou sexisme, c’est selon), les femmes ne sont tenues de parcourir que 200 verges… contre 2 ½ milles pour les hommes ! À chaque dimanche, on tient aussi des soupers de fèves au lard et des « veillées du bon vieux temps » lors de la Sainte-Catherine. Certains membres téméraires du club poussent même la hardiesse jusqu’à franchir la distance de Drummondville à Saint-Cyrille le même jour (un trajet de 8,1 km), et ce, évidemment, en raquettes ! Germain Rodrigue et Rosaire Mathieu ont accompli l’exploit en 1941. On raconte qu’à leur retour, les deux héros du jour s’arrêtent au chalet des Pieds Légers où ils sont l’objet d’une ovation…

Les Pieds Légers participent également à la grande convention annuelle des raquetteurs, qui a lieu tantôt à Québec, Montréal, Ottawa ou même à Lewiston, Maine. En 1940, c’est un jour faste pour Drummondville, qui accueille à son tour l’événement. Transportés par des trains spéciaux du CN, environ 1500 visiteurs provenant du Québec, de l’Ontario et des États-Unis débarquent alors à Drummondville. Parades au flambeau, courses et messe des raquetteurs à l’église Saint-Frédéric font partie des festivités. Drummondville est de nouveau hôte de la convention en 1949. Les Pieds Légers s’impliquent aussi socialement en participant à la guignolée annuelle. Au cours de son histoire, le club a eu entre autres comme présidents : J.-L. Brunel, Armand Toupin, Laurier Marcotte, Henri Legendre, Lucien Morrisette et Robert Boileau.

Source : La Parole, 1927-1956

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