Les élèves du GARAF ont réalisé des petits miracles

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Par Lise Tremblay
Les élèves du GARAF ont réalisé des petits miracles
Sur ce cliché

En deux ans, les élèves et les enseignants qui participent aux activités du Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF) ont réalisé nombre de petits miracles. Faisant preuve d’ambition et surtout de détermination, ils ont réussi à stabiliser les berges sur une distance de 200 mètres et à planter plus 5800 arbres et arbustes en bordure du ruisseau Cacouna.

Étant bien formés et entraînés, des élèves fréquentant les écoles Jeanne-Mance et Jean-Raimbault se sont «attaqués» au ruisseau Cacouna dès le printemps 2009 où ils ont amorcé une opération «grand nettoyage», précisément dans le secteur situé entre le parc Cacouna et le boulevard Saint-Joseph.

 En quelques mois, ils ont retiré l’étonnante quantité de 500 kilogrammes de matières jugées polluantes et dangereuses pour les enfants du quartier. Ne reculant devant rien pour revaloriser ce cours d’eau, ils n’ont pas hésité à «mettre les mains dedans» et même à transporter sur leurs épaules des fagots pesant jusqu’à 70 kilos sur de bonnes distances.

 Dirigés par Sophie Richer et Caroline Yargeau, les élèves ont réussi, cette année-là, à planter 3000 arbres et arbustes et à stabiliser environ 100 mètres de berges, ce qui est étonnant considérant que le projet en était à ses premières armes. «Nous avons récemment procédé à l’évaluation de ces premiers travaux et, bien que certains secteurs ont dû être réparés ou réaménagés, nos objectifs ont été atteints», a exprimé Sophie Richer, en précisant aussi que cette évaluation a permis à l’équipe du GARAF de modifier certaines techniques, une étape qui s’est avérée bénéfique pour l’an deux du projet.

 La preuve, de septembre 2009 à juin 2010, les équipes ont réussi à planter 2730 nouveaux arbres et arbustes et à stabiliser quelque 120 mètres de rive supplémentaire, ce qui réjouit, bien entendu, l’instigateur du GARAF, Pablo Desfossés. «Il faut absolument souligner que simultanément aux travaux de restauration, d’autres équipes ont réalisé des projets. Elles ont, par exemple, préparé des ensemencements de poissons ou des inventaires et des aménagements fauniques. Notre démarche est globale : nous souhaitons mettre en valeur la biodiversité de ce cours d’eau en milieu urbain et, point important, générer l’intérêt des citoyens pour sa conservation. C’est ce qu’on appelle véritablement du développement durable», a-t-il indiqué.

 D’ailleurs, en raison des efforts combinés des élèves et des enseignants, une première truite mouchetée dodue et en santé a été pêchée dans le ruisseau, un peu plus tôt ce printemps.

 Considérant ces résultats forts encourageants, quatre élèves de l’école Jean-Raimbault poursuivront l’œuvre du GARAF cet été, toujours sur les berges du ruisseau Cacouna. «Leur savoir-faire acquis durant l’année scolaire sera mis à la disposition des riverains qui ont consenti à donner un peu de leur terrain afin d’aménager des bandes riveraines adéquates. Je tiens d’ailleurs à souligner la très belle collaboration que nous avons avec les propriétaires», a précisé Frantz Morel, technicien en laboratoire à l’école secondaire Marie-Rivier.

 Selon les estimations, l’équipe de M. Morel devrait être en mesure de restaurer près de 100 mètres de berges érodées et aménager 500 mètres de bande riveraine. À propos des citoyens, plus de 37 ont accepté jusqu’à présent de participer aux efforts du GARAF, sans compter l’entreprise Démix Béton, dont la belle collaboration a été maintes fois soulignée.

Unique au Québec

Il importe de noter que le GARAF et son projet Opération PAJE, qui permet de mettre en pratique des connaissances acquises en classe et réutilisées par la collectivité, est unique au Québec. En plus de contribuer directement à la motivation des jeunes et à la réussite éducative, il a des effets bénéfiques sur l’environnement.

D’ailleurs, son unicité a convaincu bon nombre de partenaires d’en supporter financièrement les initiatives. Entre autres, le GARAF a reçu une aide financière de 20 000 $ du Fond Naya pour les cours d’eau et de la Fondation de la Faune ainsi qu’une contribution de 42 500 $ de la Caisse Desjardins de Drummondville. «Concrètement, ces contributions serviront au transport des élèves et à l’achat de végétaux adaptés aux bandes riveraines», a précisé Pablo Desfossés, reconnaissant.

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