Il était une fois un jardin prothétique…

Il était une fois un jardin prothétique…
Pour les personnes aux prises avec un déficit cognitif

Depuis un bon moment déjà, les responsables du Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot mijotent l’idée d’aménager un jardin prothétique clôturé sur son terrain extérieur. Ce rêve entretient de bonnes chances de se réaliser prochainement considérant que ce projet, d’une valeur d’environ 250 000 $, a été soumis à La Fondation Sainte-Croix/Heriot afin de faire l’enjeu de la prochaine campagne de financement.

Au Centre Frederick-George-Heriot, quelque 200 sur les 339 résidents sont atteints de déficit cognitif.

Pour l’ensemble des usagers, et particulièrement cette clientèle, l’approche prothétique apporterait des bienfaits, visant à recréer un lieu parsemé de repères familiers, comme s’ils vivaient encore dans leur domicile.

Ce concept se traduirait par un «parc promenade» où les résidents pourraient circuler dans un environnement sécuritaire. Ils auraient ainsi l’occasion de pelleter, jardiner, étendre du linge, comme ils en avaient jadis l’habitude. Ces gestes rassurants auraient le pouvoir d’évoquer des souvenirs affectifs.

Actuellement, la clientèle en psycho-gériatrie n’a qu’un seul balcon extérieur et chaque résidant qui veut aller dehors doit être accompagné d’un membre du personnel. «Un aménagement sécurisé permettrait de pouvoir sortir davantage la clientèle. Dans un milieu clos, on risque moins de voir quelqu’un s’égarer», expose Lyse Garant, directrice du programme personnes en perte d’autonomie et déficience physique au CSSS Drummond.

Selon elle, les usagers qui ont plus de 80 ans, en moyenne, ont tous été des gens de plein air, des amateurs de chasse et de pêche ou encore des personnes qui ont travaillé sur la terre. «Le fait de ne pas pouvoir aller à l’extérieur l’été, c’est très invalidant. Les familles aimeraient bien pouvoir les laisser circuler dans un circuit d’errance et les regarder fonctionner sans constamment devoir intervenir», poursuit la directrice.

Pour les gens aux prises avec un déficit cognitif, le quotidien est souvent agressant parce que trop contrôlant. Un jardin prothétique serait donc, pour eux, thérapeutique. D’ailleurs, des projets semblables ont été expérimentés avec succès dans d’autres établissements.

C’est aussi beau vieillir

Dans le cadre du projet Ville amie des aînés, Mme Garant compte approcher la Ville de Drummondville pour savoir s’il elle accepterait, dans un esprit de partenariat, d’aménager les berges de la rivière Saint-François aux environs du centre Frederick-George-Heriot.

Se disant préoccupée par l’approche positive du vieillissement, la directrice profiterait du fait que de plus en plus de gens utilisent la piste cyclable à proximité du centre d’hébergement. Ainsi, elle ferait installer, à l’extérieur, des panneaux afin de faire de la sensibilisation sur l’art de vieillir. «Pourquoi ne pas éduquer les gens qu’il y a quelque chose de beau dans le fait de vieillir. Ce n’est pas une question d’âge, mais de vitalité…», soumet-elle comme proposition.

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