Vols et fraudes dans les commerces de détail au Québec

Les commerçants devraient se méfier de leurs employés. Souvent, les voleurs ne sont pas ceux que l’on croit. À vouloir regarder trop loin, on finit par ne pas voir ce qui nous pend au bout du nez. Les employés sont souvent les premiers responsables des pertes enregistrées dans le secteur du commerce de détail.

Ainsi, une enquête réalisée par Altus Géocom pour le compte du Conseil québécois du commerce de détail nous révèle que la surprise vient des employés. Ces derniers étant responsables de 37% des pertes subies par les vols et les fraudes. Suivant de très près, 35% des pertes découlent des vols à l’étalage commis par la clientèle.

Selon les chiffres obtenus pour l’année 2008-2009, ce sont des pertes économiques annuelles de près de 900 M$ qu’a enregistré le secteur du commerce de détail du Québec.

Les vols commis par des employés ont engendré des pertes qui atteignent les 326 M$ contre 308 M$ pour les vols perpétrés par les clients.

Les fraudes des consommateurs représentent 12%. Quant aux erreurs administratives et les fraudes ou erreurs des fournisseurs, elles génèrent respectivement 8% et 4% des pertes.

C’est dans le secteur des biens courants (supermarchés, épiceries, dépanneurs et pharmacies) qu’on retrouve les pertes les plus élevées avec près de 590 M$ par année. Vient en second, le secteur des biens semi-durables et durables, avec des pertes annuelles de 205 M$.

Qui sont-ils?

Le sondage nous démontre que les hommes adultes volent ou fraudent plus que les femmes adultes, soit 59% contre 30% au total. Les adolescents de 13 à 17 ans sont responsables de 10% des vols et les moins de 13 ans, quant à eux, constituent 1% des malfaiteurs. L’affiliation à un gang de rue est en cause dans seulement 9% des cas de vol à l’étalage et dans 5% des vols commis par des employés.

Que ce soit pour le vol ou la fraude, l’utilisation personnelle du bien est la principale raison invoquée autant par les clients (27%) que par les employés (31%).

Phénomène en croissance…

Selon l’enquête, 54% des commerçants affirment que la proportion des pertes et vols dans leurs magasins est restée stable, comparativement à 39% qui estiment que cette dernière est en augmentation et 7% déclarent y remarquer une baisse pour l’année 2009.

Cependant, quant au nombre global d’incidents, 54% des détaillants évaluent que le phénomène est à la hausse. En contrepartie, 42% jugent que ces dernières sont stables et 4% affirment y noter une diminution.

Or, la valeur moyenne de l’article qui fait l’objet d’un vol à l’étalage se chiffre maintenant à 227$, une hausse de près de 100$ par rapport à 2007 où elle se situait à 138,50$. Ainsi, les objets les plus convoités à 32% sont ceux dont le prix se situe à plus 250$, au second rang on retrouve ex æquo à 24%, les articles dont le prix varie de 51$ à 100 $ et ceux variant de 101$ à 250$.

Parmi les commerces sondés ayant un site Internet transactionnel (49%), on note que 74% d’entre eux ont subi des fraudes par cartes de crédit et 13% ont fait l’objet de fraudes d’autres natures.

En 2008, 49% des méfaits commis par les consommateurs ont fait l’objet de poursuites criminelles et civiles, comparativement à 48% chez les employés.

Des moyens efficaces pour se protéger!

Comme on le dit si bien : «Mieux vaut prévenir que guérir».

En ce sens, plusieurs solutions sont applicables afin de contrer le phénomène des vols et fraudes commis par les employés et les consommateurs : vérification des sacs, surveillance des entrées, détectives, clients mystères, miroirs de surveillance, caméras de surveillance, alarmes sur les marchandises ou systèmes d’alarme silencieux, surveillance de la collecte des déchets, tous les moyens sont bons pour se protéger des vols et fraudes perpétrés par les clients, mais aussi par les employés.

Réalisée entre juillet et août 2009, cette enquête a été effectuée auprès des répondants qui représentent approximativement 162 000 employés répartis dans plus de 250 magasins du Québec. En 2008, au Québec seulement, les ventes des répondants sont estimées à plus de 25,8 milliards de dollars. (Source : Sondage sur les pertes économiques dans les commerces de détail au Québec 2008 – 2009, réalisé par Altus Géocom pour le compte du Conseil québécois du commerce de détail en collaboration avec ADT Sensormatic).

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