La vie réserve parfois de belles surprises. Une chose est sûre, le couple formé de Marie-Josée Déry et Rodrigue Vigneault en sait quelque chose. Après avoir mis au monde deux beaux enfants, il a décidé d’agrandir la famille en ayant un troisième poupon. «Je crois qu’il y a eu une erreur dans la commande; je n’ai pas eu un troisième enfant… j’ai eu des triplés!», exprime la maman, comblée et fatiguée.
Ellie, Melia et Edan sont nés par césarienne le 10 novembre dernier, après 34,5 semaines de gestation. Un moment riche en émotions. «Nous étions vraiment nerveux en nous rendant à Sherbrooke pour l’accouchement, mais ça s’est bien passé. Il y avait au moins 20 personnes dans la salle d’opération. C’était vraiment spécial. Nous avons entendu un premier bébé pleurer. Quelques secondes plus tard, un deuxième et, encore quelques secondes plus tard, un troisième. Tout le monde riait dans la salle. Le médecin a alors dit qu’un nouvel orchestre était né», raconte la maman encore fébrile.
Malgré qu’ils pesaient respectivement 4 livres et 9 onces, 4 livres et 7 onces et 4 livres et 2 onces, les trois bébés mignons comme tout sont en excellente santé. «Aucun n’a eu besoin de respirateur en naissant. Il paraît que c’est rare pour des triplés», précise Marie-Josée Déry.
La surprise d’une vie
La jeune maman a appris la grande nouvelle en allant tout bonnement passer son prénatest. En sachant que c’était un examen somme toute banal, elle s’est rendue chez la gynécologue seule.
«Mon médecin, Dr Chantal Raymond, a commencé par une échographie et aussitôt, elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas me faire l’examen parce qu’il y avait deux bébés. Je n’en revenais pas. Finalement, elle a fait venir une radiologiste, qui a confirmé qu’il y en avait un troisième là-dedans. J’ai tellement pleuré… je ne savais plus si j’étais contente. J’avais quand même déjà deux autres enfants à la maison! J’ai alors demandé au médecin d’appeler mon mari à son travail», partage la maman. Étant policier, le père a filé à vive allure jusqu’à l’hôpital en ne sachant pas ce qui se passait. Rendu sur les lieux, le médecin lui a conseillé de bien s’asseoir. «Le médecin m’a alors présenté mes bébés avec l’appareil d’échographie. Quand j’ai vu qu’il y en avait trois… j’ai ri sans être capable de me contrôler durant une heure. Ma femme, elle, pleurait», raconte le père de famille, sous l’oeil amusé de sa femme.
Ni la mère ni le père ont des antécédents de grossesses multiples dans leur famille. «C’est à cause de moi, lance Marie-Josée Déry. J’ai eu trois ovules! Pour les bébés, c’était mieux ainsi, car ils avaient chacun leur placenta, donc leur boîte à lunch».
Au cours de sa grossesse, la mère a pris 55 livres. Quelques minutes avant d’accoucher, une infirmière a mesuré sa «bedaine» et son tour de taille. «Ce n’est pas des farces. J’avais un tour de taille de 5 pieds!, dit-elle. Je pouvais bien avoir de la misère à me tourner et à me lever!». Étonnamment, cette grossesse, bien que truffée d’émotions et de rendez-vous à l’hôpital (tant à Drummondville qu’à Sherbrooke), a été la plus belle et la plus sereine de Marie-Josée Déry. «Quand j’étais enceinte de ma fille Saona (6 ans), j’avais toujours des migraines. Ensuite, j’ai perdu un bébé à la naissance. Ça a été vraiment difficile. J’ai vécu un grand vide et je l’ai comblé en retombant enceinte presque aussitôt. Cependant, j’étais très nerveuse tout au long de cette grossesse. Maël, mon fils, a aujourd’hui 3 ans», a-t-elle confié.
Trente couches par jour
L’arrivée des triplés a obligé le couple à déménager.
«Nous avons déménagé la semaine dernière dans une maison! Nous avions vraiment besoin de plus d’espace», a fait savoir M. Vigneault. Évidemment, qui dit triplés dit besoins trois fois plus grands. «Nous passons en moyenne trente couches par jour et ça nous coûte 100 $ de lait par semaine. Disons que c’est difficile pour le portefeuille familial», exprime la mère de famille.
Au moins, elle a reçu un coup de main de ses collègues de travail (Desjardins). «Elles se sont mises ensemble pour nous offrir de l’argent et nous préparer des petits plats congelés», affirme Marie-Josée.
Ceci dit, selon l’hôpital Sainte-Croix, le couple drummondvillois est le seul à avoir eu des triplés au cours de l’année 2006. «C’est vraiment très rare que ça arrive», confirme Guylaine Leclerc, du service des communications.
Enfin, pour 2007, la «grande» famille Vigneault espère vivre une année toute en simplicité. «Nous allons terminer de nous installer dans notre maison… il reste bien des boîtes à vider et, ensuite, nous allons profiter de nos moments en famille. Pour l’instant, la seule chose qui est importante pour nous est que les petits restent en santé. Aussi, on se souhaite de dormir une première nuit complète», conclut le couple.