David Chapdelaine-Miller se souviendra longtemps de l’année 2009, qui aura été mémorable sur tous les plans pour ce joueur de soccer et étudiant en droit originaire de Drummondville.
Au cours de la dernière saison, David Chapdelaine-Miller a aidé les équipes de soccer dont il fait partie à atteindre la finale de deux championnats canadiens, l’un sur la scène civile et l’autre sur la scène universitaire.
Le 15 novembre dernier, l’attaquant de 23 ans et ses coéquipiers de l’équipe de soccer masculine du Rouge et Or de l’Université Laval ont remporté le premier championnat canadien de l’histoire de ce programme. Tirant de l’arrière par deux buts, les Québécois ont marqué trois fois en l’espace de cinq minutes pour signer un gain de 3-2 sur les Redmen de l’Université McGill en finale de ce tournoi disputé en banlieue de Vancouver.
Ce triomphe a couronné un triplé historique pour le Rouge et Or. Au cours des semaines précédentes, le club de la Vieille Capitale avait en effet été sacré champion de la saison régulière sur le circuit universitaire québécois (fiche de 8 victoires, 2 défaites et 2 nulles; 26 points au classement) et champion des séries éliminatoires grâce à un gain de 3-0 sur les Redmen de l’Université McGill en finale provinciale.
Classé en 42e et dernière position au pays en 2004, le Rouge et Or a rapidement gravi les échelons au cours des années suivantes, participant à deux finales canadiennes au cours des trois dernières années. David Chapdelaine-Miller aura été l’un des éléments importants au cœur de cette rapide ascension, lui qui s’est joint à la troupe de l’entraîneur-chef Samir Ghrib en 2006.
La conquête du Rouge et Or a clôturé une année de rêve pour David Chapdelaine-Miller, qui a aussi aidé le Royal Sélect de Beauport (le club civil senior de la région) à écrire une page d’histoire en mettant la main sur la prestigieuse Coupe Saputo AAA, le 6 septembre dernier. Il s’agissait d’une première pour une formation masculine de Québec, toutes catégories confondues. Grâce à cette victoire, le Royal Sélect, qui est également dirigé par Samir Ghrib, a obtenu un laissez-passer pour le championnat canadien civil disputé à Saskatoon. Dans le match ultime, la formation québécoise s’est avouée vaincue 1-0 contre le Manitoba, revenant ainsi avec la médaille d’argent autour du cou.
En l’espace d’un mois, Chapdelaine-Miller aura donc pris part à deux finales sur la scène canadienne, un exploit hors du commun dont il se souviendra longtemps. «Tant sur le circuit universitaire que chez les seniors, le calibre de jeu est très relevé. À l’Université, l’horaire est très chargé. Dans un intervalle de deux mois, on est passé du camp d’entraînement à un match pour la Coupe en Colombie-Britannique. La beauté du soccer, c’est que c’est un sport d’équipe : on n’a pas le choix de se tenir ensemble. On est tous concentrés sur le même objectif», témoigne celui qui terminera son stage universitaire en disputant une cinquième saison avec le Rouge et Or en 2010. «Chez les seniors, le jeu est aussi très intense. Parmi mes coéquipiers, il y a notamment des anciens joueurs professionnels. Notre capitaine a déjà représenté le Canada sur la scène internationale», ajoute celui qui se décrit comme «un joueur d’énergie aussi capable de marquer des buts», comme celui qu’il a réussi contre Toronto dans le gain de 3-1 des siens en demi-finale du championnat universitaire canadien.
Le soccer, une école de vie
Malgré les nombreux succès qu’il a accumulés depuis son départ de Drummondville, David Chapdelaine-Miller n’oublie pas ses racines, ni ses valeurs. De retour dans son patelin au cours des dernières semaines, le jeune homme a d’ailleurs pris l’initiative de rencontrer des élèves du programme sport-études en soccer du Collège Saint-Bernard, où il a étudié avant d’entreprendre des études en sciences humaines au Cégep de Drummondville. Avant de les défier amicalement sur le terrain, il a prononcé une conférence durant laquelle il a adressé un message bien spécial à ces jeunes adeptes du ballon rond.
«J’ai amené la Coupe du championnat canadien avec moi. C’était incroyable de voir les yeux des jeunes. Le message que je voulais leur transmettre était simple. Mon expérience démontre que le sport et une véritable école de vie, mais aussi à quel point l’école est importante. Mon objectif est de pouvoir servir d’exemple à ces jeunes. Si mon parcours peut inspirer un seul d’entre eux, je serais comblé», explique celui qui a été nommé étudiant-athlète de l’année et personnalité de l’année au Cégep de Drummondville en 2006.
Pour David Chapdelaine-Miller, des gestes comme ceux-ci s’avèrent ni plus ni moins qu’une façon de redonner à la communauté drummondvilloise ce qu’il a reçu au fil des ans. «Je suis fier d’avoir pu compter sur des entraîneurs, des professeurs et des intervenants qui ont favorisé ma réussite et qui ont contribué à mon développement. Dans la région de Drummondville, il y a des gens qui donnent tous les jours sans rien demander en retour. Je pense notamment à mon premier entraîneur, Yannick Savoie, à Guy Descheneaux, qui était mon entraîneur chez les Voltigeurs du Cégep de Drummondville et chez les Dragons quand nous avons gagné la Coupe Saputo AA chez les U18, en 2004, à Mario Lachapelle, à Michel Couturier et à plusieurs autres qui m’ont accompagné durant mon parcours. Je dois également beaucoup à ma mère, qui me supporte depuis le début», affirme David Chapdelaine-Miller, qui souhaite se lancer dans le coaching une fois sa carrière universitaire terminée.
Pour celui qui a été en nomination pour le titre d’étudiant-athlète de l’année au Canada en 2008, le fait de pouvoir pratiquer un sport tout en étudiant le droit s’avère une expérience de vie formidable. «Pour moi, le soccer est une école de vie. Je ne gagnerai probablement pas ma vie en jouant au soccer, mais l’expérience que j’y vis va certainement me servir ailleurs. Ce sport m’a permis de faire le tour du Canada au cours des quatre dernières années, moi qui n’étais jamais vraiment sorti du Québec. Mais ce que je retiens avant tout de mon expérience au soccer, c’est le concept d’équipe. Nos efforts individuels sont au service de l’équipe. C’est comme dans la vie en général : tu dois mettre tes qualités au service de la communauté. Au bout du compte, c’est l’effort collectif qui nous permet de réaliser des choses impossibles à accomplir tout seul», conclut David Chapdelaine-Miller.