Pour offrir une solution concrète à la pénurie de médecins, 53 d’entre eux se sont mobilisés afin de créer le Réseau d’accessibilité médicale Drummond. Dès le 16 novembre, la population d’ici aura accès à des soins médicaux 7 jours sur 7, 365 jours par année.
Ce projet novateur se prépare depuis plus de deux ans maintenant. Si ses instigateurs sont conscients que le système ne sera pas parfait dès le départ et qu’une adaptation sera nécessaire, ils restent convaincus que son implantation diminuera de façon significative l’attente à l’urgence. Grâce au nouveau Réseau, seuls les cas majeurs et prioritaires seront traités à l’urgence. D’ailleurs, le médecin responsable du Réseau d’accessibilité médicale Drummond, Dr Gilles Viens, espère éventuellement être en mesure de diminuer, au sein de ce secteur névralgique de l’hôpital, le temps d’attente à 4 heures. «Les gens qui ont une otite, par exemple, pourront recourir aux services du Réseau», soutient-il.
Le fruit de cette concertation permettra également aux gens qui ont un médecin de famille, mais qui n’a pas le temps de les recevoir, ainsi qu’aux 30 000 personnes qui n’en ont pas, d’avoir accès rapidement à une consultation médicale la journée même où ils auront besoin d’un rendez-vous. Quatre Groupes de médecine familiale (GMF) participants assument à tour de rôle les journées de consultation. Il s’agit du centre médical Drummond, de la clinique AJC, de la Clinique Saint-Nicéphore et du centre médical Saint-François. Ils acceptent également de prolonger leurs heures d’ouverture.
Au dire du Dr Viens, cela représente 60 à 70 plages horaires supplémentaires par jour, ce qui est loin d’être banal dans un contexte de pénurie de médecins.
Malgré cette nouvelle offre de services, ce dernier invite d’abord la population à se soigner par ses propres moyens et à consulter le service Info Santé 811 avant d’avoir recours à un médecin. Le but n’est surtout pas ne faire monter en flèche le nombre de consultations.
Des médecins acceptent d’en faire plus
Ce service est rendu possible grâce à une volonté commune des urgentologues, des médecins indépendants ou de ceux reliés à un GMF d’être encore plus disponibles. Il aura fallu de bons arguments pour convaincre les médecins de travailler davantage. La tâche n’était pas facile, mais la force du nombre est venue à bout des résistances.
«Les médecins travaillent à la fois à l’urgence, à l’hôpital et au GMF. Ils voient la situation. Le but est que ce ne soit pas les mêmes personnes qui se tapent tout le travail. En créant le réseau, on se partage la tarte en 53», explique Dr Benoit Gervais, chef du département régional de médecine générale.
Celui-ci estime que le Réseau deviendra un moteur de satisfaction chez les médecins et favorisera le recrutement de nouveaux collègues.
Des investissements annuels de 450 000 $
La création du Réseau d’accessibilité médicale Drummond nécessite un investissement annuel de 450 000 $ (150 000 $ du CSSS Drummond, 150 000 $ de l’Agence régionale de la santé et 150 000 $ du ministère de la Santé).
De plus l’Agence a consenti un budget de démarrage de plus de 100 000 $ pour de l’équipement. «La solution qu’on vous annonce aujourd’hui est unique. Le ministère regarde ça de près. On souhaite que ce modèle sera inspirant», communique Jean-Denis Allaire, président-directeur général de l’Agence.
Quant au président du CSSS Drummond, Gérald Lapierre, il accueille ce projet novateur avec fierté et félicite la volonté des médecins à s’impliquer.