Roland Morin sera éligible à une libération conditionnelle en 2013

Roland Morin sera éligible à une libération conditionnelle en 2013
Qualifiés de faibles à modérés

Dans le procès d’assises impliquant Roland Morin, condamné à purger une peine à perpétuité pour le meurtre de son ex-conjointe et de son fils, le jury a rendu sa décision. Il statue que l’accusé sera éligible à une libération conditionnelle à compter du 27 avril 2013.

Devant le juge Carol Cohen, 11 membres du jury sur 12 étaient d’accord avec cette décision, qui vient mettre un terme à ces assises, qui se sont déroulées au palais de justice de Drummondville du 10 au 19 mars 2010. M. Morin a donc repris la direction de l’Établissement Montée Saint-François, situé à Laval.

Sans oublier l’accusé lui-même, plusieurs personnes ont défilé à la barre des témoins : gestionnaire aux libérations conditionnelles, aumônier, agent de correction, médecin psychiatre, criminologue, psychologue, etc. Des proches de l’accusé ou des victimes ont également été interrogés.

Il est détenu depuis près de 20 ans

Alors qu’il était âgé de 28 ans, Roland Morin a été arrêté le 27 avril 1990 après qu’une amie de Mme Blanchette (son ex-conjointe) ait fait la découverte des victimes qui gisaient dans leur propre logement, situé au 4512, boulevard Saint-Joseph. Le rapport d’autopsie révèle que la dame et son fils avaient été étranglés et poignardés.

Le 19 septembre, M. Morin a été déclaré coupable devant le juge Raynald Fréchette d’avoir causé la mort de Carole et Alexandre Blanchette, se trouvant ainsi responsable de ce double meurtre au premier degré.

M. Morin a été condamné à purger une sentence à perpétuité avec admissibilité à la libération conditionnelle après 25 ans. Il a pris la direction du Centre régional de réception de Sainte-Anne des Plaines. À ce jour, M. Morin a été détenu au sein de sept établissements pénitenciers. Persistant à nier sa culpabilité, M. Morin a porté sa cause à la Cour d’Appel qui l’a finalement rejetée, le 11 janvier 1994.

Après 15 ans de négation, l’auteur du double meurtre a fait un aveu de culpabilité en novembre 2005 après que sa conjointe actuelle, avec qui il partageait sa vie au moment du délit criminel, lui avait annoncé qu’elle souffrait d’un cancer.

De cette relation affective qui perdure depuis plus de 20 ans est née une fille qui a vu le jour en 1994, alors que M. Morin était en prison.

De fait, le couple profite toujours de permissions occasionnelles de sortie, en présence d’un officier.

Son comportement analysé sous la loupe

À la suite de la demande de M. Morin d’être admissible maintenant à la libération conditionnelle, un rapport synthèse a été présenté et qui analyse à la loupe le comportement du requérant.

En résumé, on y apprend donc que M. Morin, dans le passé, a été victime de violence dans sa jeunesse, provoquée par sa mère. Il aurait connu un épisode de surconsommation d’alcool et de jeux compulsifs, agrémenté de quelques démêlés judiciaires. La consommation de drogue serait demeurée marginale.

Durant ses années de détention, M. Morin a été reconnu coupable de sept infractions disciplinaires de gravité mineure. Dans l’ensemble, Roland Morin a toujours été considéré comme un individu jovial, poli et adéquat avec le personnel. Cependant, ses efforts pour mieux réagir devant l’autorité ont été notés. De plus, ses difficultés à composer avec la critique et sa forte rigidité ont connu des progrès notables. Ces résultats favorables sont possiblement attribuables à sa participation aux nombreux programmes d’aide.

Il reste que la dernière évaluation psychologique, de juillet 2008, dénote toujours, chez le sujet, un trouble de personnalité obsessionnelle compulsive avec certains traits narcissiques. D’ailleurs, M. Morin est soumis à un entraînement à l’imperfection afin d’assouplir son côté perfectionniste. «La vigilance restera toujours un atout important pour les agents impliqués dans le dossier», est-il finalement noté dans la dernière évaluation psychiatrique.

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