Malgré les préoccupations qu’elle cause et l’organisation qu’elle exige d’un bout à l’autre de la planète, la campagne de vaccination de la grippe A (H1N1) a permis à l’entreprise nicéphoroise Ovac de consolider ses activités et, surtout, de produire des œufs de qualité pharmaceutique à l’année longue.
Il faut dire que l’entreprise avait préparé le terrain et investi considérablement afin de bonifier les capacités de son usine. Déjà, en 2006, elle avait été ciblée par le gouvernement du Québec pour participer à la conception des vaccins, advenant une pandémie de la grippe aviaire, une souche qui a fait couler beaucoup d’encre à ce moment-là.
En quelques mois, cette filiale du Couvoir Boire et frères (Wickham) a injecté pas moins de 12 millions $ pour agrandir son usine, acquérir de nouveaux équipements et apporter des améliorations notables du côté des fermes. L’entreprise, qui regroupe une trentaine d’employés a alors réussi à tripler sa production, passant de 550 000 à 1 650 000 d’œufs embryonnés par semaine.
Aujourd’hui, Ovac est en mesure de rentabiliser cet investissement.
Depuis juillet dernier, elle participe activement à la création des vaccins contre la grippe A (H1N1) en recevant des œufs, en les triant, en les mirant et en les incubant. Une fois qu’ils ont atteint les standards de qualité, ils sont dirigés à la compagnie pharmaceutique Glaxo Smith Kline, qui les utilise en tant que matière première pour la confection de millions de doses de vaccin. «Depuis juillet, nous produisons en moyenne 1,3 million d’œufs par semaine spécialement pour la grippe A, ce qui nous permet de maintenir une part de marché à 45 %. Assurer la livraison de tant d’œufs conformes aux normes en vigueur chaque semaine est tout un défi. Ça prend une bonne planification et une équipe bien expérimentée», exprime Patrice Boire, responsable du service des ressources humaines.
Sans chiffrer les retombées de cet accroissement de travail, M. Boire a fait savoir que la pandémie a permis aux employés de demeurer en poste toute l’année. «Dans cette industrie, la production d’œufs de vaccins est variable d’une année à l’autre selon un ensemble de facteurs. Il est alors difficile de comparer les données d’une saison à l’autre. Néanmoins, un bon indicateur, c’est qu’au lieu de produire des œufs pendant six mois, nous avons pu, cette année, maintenir notre rythme toute l’année. Pour nous et les employés, c’est une bonne nouvelle», a ajouté M. Boire.
Précisons que depuis quelques années, Ovac produit également des œufs pour la préparation du vaccin de la grippe saisonnière.