Lorsqu’ils ont décidé de soumettre leur candidature au concours Jeunes agriculteurs d’Élite du Québec, Marco Richard et Chantal Pitt espéraient seulement vivre une nouvelle aventure. Même dans leurs rêves les plus fous, ils n’avaient jamais imaginé décrocher la pôle position, le 29 août dernier.
La surprise a donc été totale pour ces producteurs de veaux de lait établis à Sainte-Brigitte-des-Saults. «La Caisse Desjardins et la Financière agricole nous ont convaincus de participer et nous avons accepté dans l’idée de vivre quelque chose de nouveau. Tant qu’à soumettre nos noms, nous avons décidé de monter le dossier du mieux que nous pouvions», a indiqué Marco Richard, 34 ans.
S’ils ont remporté les grands honneurs québécois, c’est parce qu’ils ont su, par leur gestion, assurer à leur entreprise un départ sain, un développement progressif et une vitesse de croisière enviable. «J’ai toujours aimé l’agriculture, a fait savoir l’éleveur primé. Durant ma dernière session d’études (1994) à l’Institut de technologie alimentaire de la Pocatière, j’ai fait une offre d’achat sur un emplacement laitier dans la municipalité de Saint-Edmond-de-Grantham. C’était un emplacement sans sol pouvant contenir 180 veaux de lait. Le processus d’acquisition a été très difficile».
Marco Richard et Chantal Pitt ont pu réaliser leur rêve seulement deux ans plus tard. «Il a fallu faire quelques audiences à la Commission de la protection du territoire agricole du Québec et au ministère de l’Environnement pour obtenir toutes les autorisations requises. J’ai acheté la ferme sans mise de fonds ni endosseur… il a fallu convaincre l’Office du crédit agricole (il avait 21 ans)», a détaillé Marco Richard.
De fil en aiguille, ayant «cultivé» sa passion, le couple a acquis en 1997 une seconde ferme (Sainte-Brigitte-des-Saults) pouvant contenir 450 veaux.
Puis, en 1999, les étapes se sont succédé l’une après l’autre : construction de la maison (1999), augmentation de la production à 500 veaux (2003) puis une seconde augmentation de la capacité à 725 animaux (2006). «À l’époque, j’ai choisi la production de veaux, car elle ne nécessitait pas beaucoup d’investissements pour démarrer. Aussi, elle nous permet d’avoir des vacances, car nous fonctionnons en tout plein tout vide, méthode relativement rare pour la taille de l’entreprise. Cela nous permet de prendre des vacances, ce qui est essentiel avec les enfants (ils en ont bientôt 4)», a expliqué Marco Richard.
Aujourd’hui, les éleveurs sont devenus des gestionnaires aguerris, car ils produisent plus de 1500 veaux annuellement.
Malgré cette ascension surprenante, le couple ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Il insiste pour maintenir un juste équilibre entre le travail et la famille.
D’ailleurs, ce sont ces valeurs et ces efforts qui ont permis à Marco Richard et Chantal Pitt de décrocher le titre de Jeunes agriculteurs d’Élite du Canada, section Québec, au mois d’août dernier.
Ce faisant, ils auront maintenant la précieuse tâche de représenter la province à la grande finale canadienne qui se tiendra à l’Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe, du 4 au 9 décembre 2007.