Les «p’tites vues»…

Les «p’tites vues»…

Auteur : Jean-Pierre Bélanger, historien

Après la Première Guerre, les divertissements de masse sont nés : la radio et le cinéma. Avant l’apparition des premiers « théâtres », des séances de cinéma muet sont tenues au sous-sol de l’église Saint-Frédéric. Le curé encourage alors les gens à assister à la projection d’œuvres qu’il a d’abord soigneusement … censurées ! Trois premiers cinéma sont fondés de 1910 à 1915 : le Royal (sur la rue Heriot) le Bijou (aussi situé sur la rue Heriot) et le Rialto (rue Cockburn). À noter qu’à l’époque, on va plus communément au « théâtre » qu’au cinéma. Il faut dire que la frontière n’est pas toujours très claire entre les deux, les fameux théâtres présentant à la fois des films, des spectacles et des pièces dramatiques.

Avec le retour en force de la population anglophone dans les années 1920, le Rialto ne présente en 1933 que deux séances par semaine de projection en français. En 1937, deux nouveaux cinémas, le Capitol et le Drummond, ouvrent leurs portes. Avec une meilleure qualité d’acoustique et de projection et un plus grand nombre de sièges, ces salles offrent toute une amélioration sur leurs concurrents, le Capitol notamment, dont la façade, la marquise et les sièges de cuir rouge, ont eu beaucoup d’impact à l’époque. On dit même que le Capitol était le premier cinéma climatisé au Canada…

Face à ces innovations, c’est en vain que le Rialto, renommé Palace, tentera de demeurer au niveau en procédant à sa rénovation la même année. Fermé en 1939, l’édifice s’effondre en mars 1940, sous le poids de la neige et des glaces. Quant au Drummond, il passe sous la même administration que le Capitol en 1938, mais malgré des rumeurs de fermeture, il reste en activité jusqu’à nos jours. Fait à noter, on inaugura en 1953 dans un autre théâtre, le Riviera, des projections en trois dimensions, grâce à une technologie baptisée « Natural Vision », peut-être pour combattre la concurrence d’un nouveau cinéma, le Cartier. Autre innovation, le Capitol se dote de la technologie du « Cinémascope » en 1954. Acquis par la chaîne Famous Players en 1966, le cinéma est rénové la même année.

«Repères de mémoire» en DVD

Réalisée par la SHD en 2000, en collaboration avec Cogeco-Câble, la série «Repères de Mémoire» est maintenant offerte en DVD. Cette série dresse un portrait vivant de l’histoire de Drummondville depuis sa fondation en 1815 jusqu’à nos jours. Le coût est de 30 $. Sources : -Yolande Allard. Synthèse du développement économique de Drummondville 1815-1990. Drummondville, SHD, 1990. La Parole, 1933-1970.

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