Les dentistes de Drummond quittent en bloc le régime public

Les dentistes de Drummond quittent en bloc le régime public
620 000 personnes pourraient ne plus recevoir de soins dentaires gratuits, sauf en cas d’urgence. (Photo : Gracieuseté)

Ils sont marginaux les dentistes de Drummond à avoir résisté à la vague généralisée de désaffiliation au régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ). Les départs sont nettement plus marqués ici que la moyenne québécoise.

Depuis le 27 mars, les chirurgiens dentistes qui se sont désaffiliés de la RAMQ n’acceptent plus la carte d’assurance maladie pour défrayer les frais de soins dentaires pour les enfants et les prestataires d’aide sociale.

Selon les chiffres de L’Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ), environ 70 % des dentistes au Québec ont quitté le régime public alors que les départs s’élèvent à 78 % pour le territoire Mauricie/Bois-Francs.

Dans Drummond, la liste de la RAMQ diffusée sur le Web révèle, qu’en principe, seulement sept dentistes sont restés fidèles au régime public.

Il faut néanmoins revoir ce nombre à la baisse, en considérant qu’un d’entre eux (François Laflamme) sera désaffilié le 14 avril.

De plus, deux des sept dentistes (Alain Bernier et Luc Lebel) sont enregistrés au sein de la Clinique dentaire Alain Bernier, qui a cessé récemment ses activités.

C’est donc dire qu’il ne reste que quatre dentistes actifs à la RAMQ à Drummondville, soit Annie Boileau, Sylvain Robert, Jean-Denis Provencher et Jean-Pierre Raby.

Ce dernier ne s’est pas désaffilié parce qu’il ne croit pas à ce moyen de pression, surtout sous le régime libéral. Il déplore toutefois que, depuis 2003, le montant que leur rembourse la RAMQ couvre moins de la moitié des frais réels.

M. Raby s’offusque que, précédemment, les tarifs ont été gelés pendant 20 ans, de 1982 à 2002.

Par chance, les enfants et les prestataires d’aide sociale génèrent d’autres clients qui leur permettent de rentabiliser leurs opérations, sans quoi les dentistes fermeraient boutique.

L’Express a contacté plusieurs dentistes désaffiliés, mais aucun d’entre eux n’a voulu réaliser d’entrevue, la plupart estimant que les négociations se déroulent sur la scène nationale.

Pour justifier les moyens de pression des dentistes, par exemple, la réceptionniste du Centre dentaire Ross et Moreau remet aux clients concernés une lettre d’information.

Rappelons que l’ACDQ a refusé l’offre du gouvernement prévoyant 40 % d’augmentation des tarifs sur 12 ans, puisqu’elle ne couvrirait pas la hausse des frais d’exploitation, de 3,5 % par année.

Présentement, les parents d’enfants et les assistés sociaux doivent payer de leur poche pour recevoir les soins auprès d’un dentiste désaffilié. Ils se font par la suite rembourser par la RAMQ.

Le professionnel des soins dentaires est libre de fixer le montant qu’il veut pour ses services, mais à partir du 4 avril, si aucune entente financière n’est encore survenue, un décret du gouvernement forcera les dentistes dissidents à exiger les tarifs en vigueur à la RAMQ, qui sont les mêmes depuis 2003.

Au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, une note explicative a été remise aux agents de la Sécurité du revenu pour expliquer les présents changements.

Selon Claude Morin, responsable des relations médias au Ministère, au Québec, aucune plainte de prestataires d’aide sociale n’avait encore été soumise, vendredi.

Pour avoir accès aux soins, les bénéficiaires peuvent recevoir une avance de fonds du centre local d’emploi. À noter que la gratuité des soins dentaires n’est offerte qu’après 12 mois consécutifs à la Sécurité du revenu.

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