Le premier multimillionnaire «anonyme» de Loto-Québec est un Drummondvillois

Par Gerard Martin
Le premier multimillionnaire «anonyme» de Loto-Québec est un Drummondvillois
Le billet gagnant a été acheté au centre de l'auto des Forges.

Pour la première fois de son histoire, Loto-Québec a fait un multimillionnaire anonyme puisque le nom et la ville de résidence du seul gagnant du lot de 10 millions $ au tirage de la Super 7 du vendredi 6 juillet n’ont pas été dévoilés comme le veut la coutume à cette société d’État.

Bien sûr, pas question non plus pour les dirigeants de cette loterie de fournir aux médias la photographie du nouveau multimillionnaire qui, a-t-on appris, à refuser de se plier à ce qui était jusqu’il y a quelques semaines encore une exigence de Loto-Québec pour toucher le chèque.

D’ailleurs, semble-t-il, la direction de Loto-Québec n’a pas contesté la volonté du seul détenteur de la combinaison 1 – 5 – 11 – 20 – 28 – 40 – 44 car elle est actuellement en période de réflexion quant au bien-fondé de rendre publics le nom et le lieu de résidence du ou des gagnants des lots d’importance et d’en fournir une photo aux médias pour ainsi valider en quelque sorte le tirage auprès de la clientèle.

Pendant ce temps, à Drummondville, la rumeur a commencé à circuler à l’effet que la ville comptait un nouveau riche, même que le nom de cette personne a été murmuré à quelques endroits.

Il a même été dit que le fameux billet gagnant a été acquis au Centre d’auto Desforges, un commerce fort connu à Drummondville, situé sur la rue du même nom.

Rejoint au téléphone, le propriétaire de cette station de service affichant la bannière Ultramar, Russel Timmons, a poliment refusé de commenter l’information. «Je préfère ne rien dire pour ne pas nuire à qui que ce soit», a-t-il exprimé en cachant difficilement son malaise de ne pas pouvoir en ajouter plus.

Du côté de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, de la Direction des relations de presse, a finalement retourné l’appel logé en début de semaine pour confirmer, d’une part, qu’effectivement le Centre d’auto Desforges avait vendu le billet gagnant de 10 millions $, ce qui vaut au propriétaire de l’établissement une commission de 100 000 $.

M. Roy nous a surtout confirmé que le nom circulant à Drummondville (celui que nous lui avons suggéré) comme étant celui du gagnant de 10 millions $ était bel et bien celui de la personne qui a réclamé le lot.

Ouvrons une parenthèse pour dire que même si le journaliste de L’Express a ainsi reçu la confirmation de l’identité du nouveau multimillionnaire, il respectera, pour le moment du moins, sa volonté de ne pas être connu du public.

Cela rejoint en quelque sorte les raisons qui amènent Loto-Québec à agir avec prudence.

En effet, Jean-Pierre Roy a profité de l’occasion pour indiquer que Loto-Québec est actuellement en période de réflexion en ce qui a trait à sa politique d’accueil et de diffusion des noms des gagnants des lots d’importance.

Cette réflexion n’est pas étrangère à un présumé complot orchestré par un jeune de 18 ans qui, selon une enquête du SPVM, aurait voulu enlever et tuer un couple de nouveaux millionnaires de La Salle, Zenovij Pacholuk et Dolores Coffey, pour s’emparer de la fortune de 27 millions $ qu’ils venaient d’hériter au Lotto 6/49.

L’affaire qui remonte à juin dernier avait eu des échos à l’Assemblée nationale, si bien que la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, avait endossé les inquiétudes du député adéquiste Gilles Taillon, tout en exprimant un souhait bien senti que la direction de Loto-Québec s’interroge sur le volet de leurs politiques et procédures en ce qui a trait à la publicité autour des gagnants des gros lots.

En attendant, dans une ville de l’importance de Drummondville, il est permis de se demander combien de temps encore le nouveau millionnaire pourra continuer à profiter dans l’anonymat de son magot.

Chose certaine, on ne peut que lui souhaiter le plus grand des bonheurs en espérant pour lui, comme le clame la publicité, que ça ne changera pas son monde.

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