La rivière Saint-François a perdu l’un de ses plus ardents défenseurs, mardi, lorsque le Dr André Allaire, 73 ans, est décédé à Montréal. Au cours des années 1970, alors qu’il était actif à la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID), le Dr Allaire a mis sur pied un comité d’assainissement des eaux qui a permis à la rivière se retrouver ses lettres de noblesse.
Durant plus de 30 ans, le Dr André Allaire a œuvré titre de chirurgien orthopédiste à l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville. Depuis dix ans, il agissait comme médecin expert à la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST).
Dans une entrevue accordée à l’auteur de ces lignes en 2002, le Dr Allaire déclarait que sa plus grande fierté était d’avoir convaincu la Ville de Sherbrooke de se prendre en main en regard des rejets dans la rivière Saint-François. Il faut dire que même si Drummondville faisait tous les efforts du monde, rien n’aurait pu changer sans l’engagement des autorités situées à la tête du bassin du cours d’eau. «Sherbrooke était mal à l’aise de se faire pousser dans le dos par Drummondville. Tellement mal à l’aise qu’elle est devenue l’une des municipalités québécoises les plus dynamiques en ce qui a trait à l’environnement. C’est la Chambre (il en a été le président en 1973) qui a sensibilisé les autorités municipales à la surveillance du Haut Saint-François, et ça se répercute évidemment jusqu’ici», avait-t-il affirmé. À l’époque, la pollution provenait essentiellement de quatre secteurs industrialisés : Windsor, Bromptonville, East Angus et Sherbrooke. Le Dr André Allaire avait décidé de faire changer les choses, lassé de repérer des «objets flottants non identifiés» sur la rivière. Il demeurait alors au bord de la Saint-François.
Selon le président du Bloc vert, Guy Gauthier, qui a bien connu le Dr Allaire au comité d’urbanisme de la Ville, Drummondville perd un homme avant-gardiste. Selon, c’est grâce à des gens comme lui qu’il est maintenant possible de se baigner dans la rivière. Le comité d’assainissement des eaux du Dr Allaire l’avait d’ailleurs prédit. «C’est un pionnier. À l’époque, les gens qui parlaient d’environnement étaient perçus comme ceux qui voulaient sauver les petits oiseaux au détriment du progrès», a-t-il affirmé.
Fils d’Eugène Allaire et de Diane Lemaire, le Dr André Allaire laisse dans le deuil son épouse Francine Larivée, ses quatre filles ainsi que ses petits enfants, de même que de nombreux parents, amis et collègues de longue date.
Ses obsèques ont eu lieu en l’église Saint-Ambroise de Montréal, jeudi. L’inhumation s’est quant à elle déroulée au cimetière de la cathédrale de Saint-Hyacinthe.
