Au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Drummond, la direction a été surprise des déclarations plutôt incendiaires de Thérèse Côté-Boileau, présidente de l’Association des pédiatres du Québec (APD). Cette dernière menaçait d’aider Zakaria Belkadi, le seul pédiatre du centre hospitalier pour qu’il aille pratiquer ailleurs si ses conditions de travail ne s’amélioraient pas.
Un article publié dans La Tribune du 20 février a fait mention d’un rappel à l’ordre de l’Association des pédiatres du Québec (APD) vis-à-vis du CSSS Drummond, à l’effet que M. Belkadi n’est pas satisfait de ses conditions de travail.
Les doléances de ce dernier viennent principalement du fait qu’il dispose d’un seul bureau au CLSC Drummond, où il rencontre des enfants référés par leur médecin traitant, mais d’aucun à l’hôpital Sainte-Croix, et ce, même s’il doit répondre aux demandes d’urgence faites par les omnipraticiens de l’hôpital.
En raison du manque d’espace évoqué par le centre hospitalier, l’APD aurait plutôt demandé à l’organisation de revoir ses priorités, sans quoi elle n’hésiterait pas à aider le pédiatre à aller travailler ailleurs.
Au CSSS Drummond, les responsables ont été étonnés de cette déclaration. «On était au courant que le Dr Belkadi n’était pas tout à fait satisfait de sa situation, mais on ne savait pas qu’il fallait que ça change dans l’immédiat», a affirmé la directrice des programme en famille et santé publique, Nathalie Magnan. À court terme, la direction ne craint toutefois pas le départ de son seul pédiatre, ce dernier ayant signé un contrat d’un an avec le centre hospitalier. «On est encore au tout début de l’année», a spécifié Nagui Habashi, le directeur général du CSSS Drummond. Rappelons que le Dr Belkadi est en poste depuis le mois de novembre.
M. Habashi a tout de même communiqué avec le pédiatre pour connaître exactement quelles sont ses doléances. Une rencontre est d’ailleurs prévue à cet effet. «Pour tout sujet autre que la question du bureau, je suis ouvert à refaire le point avec lui, mais je ne peux pas le traiter autrement que les autres spécialistes», a-t-il fait valoir.
Selon ce dernier, le Dr Belkadi a tout ce qu’il faut à l’hôpital pour pouvoir pratiquer en centre hospitalier. Il travaille dans des conditions qu’il qualifie d’emblée de vétustes, mais au sein desquelles les médecins avant lui ont tous travaillé. La concrétisation souhaitée du Centre famille-enfant devrait certes favoriser l’environnement de travail.
Situation marginale
Au dire de M. Habashi, le Dr Belkadi demande tout de suite un bureau comme pédiatre pour pratiquer avec une clientèle non hospitalisée. Or, aucun spécialiste ne dispose actuellement de bureau à l’intérieur de l’hôpital, à moins d’avoir besoin d’un plateau technique sur place.
Ils possèdent plutôt des bureaux personnels en ville pour offrir un service à la population, non lié à l’hospitalisation. Malheureusement, en vertu de son statut de médecin étranger, le Dr Belkadi ne peut pas pratiquer à l’extérieur du CSSS Drummond. «On a voulu l’accommoder en lui offrant un très beau bureau au CLSC où il peut recevoir une clientèle avec une équipe qui le soutient», a indiqué le directeur général.
De plus, le CSSS Drummond compte bonifier l’équipement en pédiatrie. Une liste d’appareils en néonatologie, proposés par le Dr Belkadi, sera soumise aux employés du Groupe Soucy, toujours intéressés à contribuer à la Fondation Sainte-Croix.
Si ces travailleurs priorisent d’autres achats, cette liste sera déposée pour le plan triennal d’établissement, où les besoins seront réévalués.
Un 2e pédiatre attendu!
La demande d’un nouveau pédiatre au CSSS Drummond est présentement en approbation. Le spécialiste, qui réside en Europe, pourrait donc se joindre d’ici quelques mois à l’équipe du centre hospitalier. Ce dernier est présentement inscrit au processus d’évaluation.
Le poste est donc réservé à l’Agence de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec qui permet un total de quatre pédiatres au CSSS Drummond. À l’heure de tombée de L’Express, le Dr Belkadi n’avait toujours pas retourné l’appel qui lui avait été adressé.
