Le champ de tir de Drummondville compte prioriser le chasseur

Le champ de tir de Drummondville compte prioriser le chasseur
Avec la demande de modification de zonage

Puisqu’il générait un bruit environnant supérieur aux normes permises, le champ de tir de Drummondville a effectué de nouveaux travaux d’insonorisation pour permettre sa réouverture. Ces derniers s’avérant toutefois insuffisants, une demande de changement de zonage vient d’être soumise à la Ville de Drummondville, ce qui pourrait changer la donne.

À la suite d’un article paru le 6 septembre dernier, décriant la fermeture temporaire du champ de tir à l’aube de la saison de la chasse, L’Express s’attendait à faire rapidement le suivi du dossier, car de nouveaux résultats de tests de son semblaient imminents.

Toutefois, rien ne s’est déroulé comme souhaité. À la suite d’une première vague d’insonorisation, les tests de son réalisés par une firme indépendante de Québec ne se sont finalement pas révélés concluants. À l’aide d’Isopan, des travaux supplémentaires ont été menés, notamment pour le rallongement de toitures et l’ajout de boîtes d’insonorisation dans la partie extérieure du site.

Selon la présidente du Club de chasse et pêche de Drummondville, Micheline Labonté, la toute dernière série de tests effectuée à divers endroits s’est avérée conforme, à l’exception d’un seul, où le résultat enregistrait quelques décibels au-dessus de la norme permise, établie à 45.

Convaincu de l’importance du site, qui se veut des plus sécuritaires, le Club a présenté à la Ville de Drummondville, à la mi-janvier, un dossier explicatif demandant un changement de zonage comportant un risque de décibels un peu plus élevé qu’actuellement. «La balle est dans le camp de la Ville de Drummondville», a commenté Mme Labonté, indiquant que le contrat avec les agents correctionnels n’avait pas été renouvelé.

Priorité aux chasseurs

La présidente accepte d’emblée de laisser aller le contrat : «C’était des tirs de groupe et à répétition. Cela aurait été impossible de répondre aux exigences de bruit du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). C’est la concession qu’on fait».

D’ailleurs, une citoyenne du voisinage qui réside sur le boulevard Allard depuis près de 20 ans, Nicole L. Lessard, avait réagi à l’article du 6 septembre. Elle avouait avoir commencé à se plaindre du bruit en 2003, soit à peu près au moment où les agents correctionnels, les policiers et les agents de la faune ont joint le Club.

Selon ce qu’elle a rapporté, il serait déjà arrivé que des compétitions avec des armes semi-automatiques à dix coups minimum soient organisées le samedi matin, dès 8 h 30. Certains tests de sons effectués en juin 2005 auraient même atteint 73 décibels.

Voilà le genre de désagrément qui a poussé le voisinage à faire circuler, en 2004, une pétition signée par une vingtaine de familles.

Au dire de Mme Lessard, avant cela, aucun problème n’était survenu avec le champ de tir. Il n’y avait que des pratiques en période de chasse et quelques tirs ici et là avec des armes de faible calibre.

Cet esprit de rendre avant tout un service aux chasseurs semble donc de retour. «On a fait part à la Municipalité qu’on est même prêt à interdire certaines armes à feu non conventionnelles qui ne servent pas à la chasse et qui sont trop puissantes», a fait valoir Mme Labonté, soulignant les efforts en rénovations apportées aux installations.

Elle a également affirmé jouir actuellement d’une bonne communication avec le MDDEP et le bureau du député de Drummond à l’Assemblée nationale, Normand Jutras, qui a offert son appui au dossier compte tenu de l’importance d’avoir un site ouvert dans la région. «Côté sécurité, on y tient à notre champ de tir!», a rappelé Mme Labonté.

Finalement, Hélène Beauchesne, du ministère, a signifié qu’un certificat d’autorisation est aussi requis pour permettre la reprise des activités du site.

Partager cet article