La Fondation René-Verrier parraine trois chambres de palliation au Centre d’hébergement Saint-Frédéric

Par Gerard Martin
La Fondation René-Verrier parraine trois chambres de palliation au Centre d’hébergement Saint-Frédéric

Avec le support de partenaires des secteurs privé et public, la Fondation René-Verrier est sur le point de concrétiser son projet le plus cher depuis sa création voilà huit ans, soit de doter notre région d’une ressource alternative, voire complémentaire, en soins palliatifs.

D’ici quelques semaines tout au plus, peut-être même d’ici les prochains jours, l’Unité René-Verrier, qui vient d’être aménagée dans une section du Centre d’hébergement Saint-Frédéric, au 198, rue Lindsay, sera en mesure de recevoir ses premiers clients. On y retrouvera trois chambres et une aire d’accueil pour les gens qui viendront y vivre dans la dignité et le confort, sans aucuns frais, ce qui sera vraisemblablement les derniers moments de leur vie. C’est d’ailleurs dans ce havre réaménagé par la famille Pelletier, propriétaire des lieux, décoré au bon goût de Lise Faucher, via une commande de la Fondation René-Verrier, et doté d’équipements spécialisés tels des lits électriques et tables ajustables fournis par le CSSSD que les représentants des médias ont été invités, mardi avant-midi, à une visite des lieux. Les membres de la Fondation René-Verrier, dont la responsable du projet, Élizabeth Verrier, les porte-parole du Centre d’hébergement Saint-Frédéric, dont son fondateur, Pierre Pelletier, et Isabelle Savoie, coordonnatrice à la réalisation du projet, et des représentants du Centre de santé et de services sociaux Drummond (CSSSD) dont Lyse Garant, directrice du programme personnes en perte d’autonomie, sans oublier le docteur Gauthier Bastin, chef de l’Unité des soins palliatifs à l’hôpital Sainte-Croix, ont pris la parole à tour de rôle pour exprimer leur satisfaction face à ce dénouement et surtout pour parler de la nécessité d’une telle ressource dans le milieu drummondvillois. Un idéal qui s’est précisé

Parlant au nom de sa mère Nicole, de sa sœur Danika, de ses frères Éric et Carl, et des autres membres du conseil d’administration, Élizabeth Verrier n’a pas caché qu’en dépit de toutes les actions posées en huit ans par la Fondation René Verrier, l’ouverture de ces trois lits de palliation est ce qui se rapproche le plus de son objectif initial. «Lorsque nous avons créé la Fondation René-Verrier, nous avions comme objectif à long terme de faire en sorte qu’une personne atteinte de cancer puisse bénéficier de services continus à domicile, 24 heures sur 24, afin qu’elle puisse vivre son «mourir» dans son environnement», a-t-elle d’abord raconté. Celle-ci a expliqué que de fil en aiguille, particulièrement au contact du Dr Bastin, l’idée de base a cheminé (on a même pensé à un moment donné à une maison comme Aube Lumière), si bien que l’on est arrivé à cerner un besoin manifeste pour un lit de palliation ou plutôt un milieu de vie agréable où une personne faisant face à un verdict décisif pourrait se reposer ou encore vivre son départ, une sorte d’extension de l’unité des soins palliatifs de l’hôpital Sainte-Croix. Comme l’a expliqué le Dr Gauthier Bastin, il arrive qu’une personne placée à l’Unité des soins palliatifs de l’hôpital Sainte-Croix se trouvant dans un état relativement stable doive être délogée de l’un des six lits pour laisser la place à une autre réclamant des soins plus intensifs, occasionnant ainsi le déplacement de la première dans une autre section de l’hôpital. «Le plus difficile, c’est que cette personne se retrouve bien souvent dans une chambre à quatre, une situation qui est loin d’être idéale pour elle et pour les siens», a témoigné le chef de l’Unité des soins palliatifs. Une fois ce besoin pour un lit de palliation identifié, comme l’a indiqué Élisabeth Verrier, il restait à trouver l’endroit approprié, une tâche qui s’est avérée plutôt ardue jusqu’au moment de cette rencontre avec Pierre Pelletier et les gens de sa famille. Autant Élizabeth Verrier qu’Isabelle Savoie, celle qui a éventuellement hérité de la coordination du projet au niveau du Centre d’hébergement Saint-Frédéric, ont témoigné avec émotion de la beauté de cette rencontre. «La chimie s’est opérée dès le début avec Pierre et Pascal Pelletier et avec Isabelle Savoie si bien qu’ils nous ont offert de transformer à leurs frais trois chambres ainsi qu’un milieu commun au lieu d’une seule unité», a raconté la porte-parole de la Fondation René-Verrier comme si elle avait encore peine à croire à ce dénouement. Isabelle Savoie n’a pas été moins touchée, comme elle l’a exprimé devant tous les invités: «On dit que le hasard n’existe pas et qu’il n’arrive jamais rien pour rien dans la vie. Eh bien, il y a six mois, une grande dame cognait à notre porte et ce n’était pas par hasard…Madame Élizabeth Verrier a su allumer en nous une toute nouvelle façon d’entrevoir l’avenir d’une partie de la résidence Saint-Frédéric en créant une unité de trois lits de soins palliatifs. C’est donc avec beaucoup d’amour et de fierté que nous avons eu le plaisir de collaborer à la création de ce havre de paix. Cette unité de fin de vie se veut un endroit où il fera bon vivre jusqu’au tout dernier moment.» Du côté du CSSSD, on se réjouissait tout autant de la conclusion de cette entente, tout en sachant, comme l’a bien exprimé Lyse Garant, que l’Unité René Verrier allait constituer une alternative entre l’hôpital et la maison (ce qui n’est pas toujours possible) pour bien des gens. La directrice du programme personnes en perte d’autonomie a d’ailleurs donné l’assurance d’une entière collaboration du CSSS pour la suite des choses, comme cela a été fait pour son établissement. D’ailleurs, c’est le CSSSD, via le CLSC ou l’unité des soins palliatifs, qui fera le placement des clients et qui apportera sa collaboration au personnel du Centre d’hébergement Saint-Frédéric. Ce sont les médecins en fonction au Centre Frederick- George-Heriot qui devraient assurer la garde médicale, une autre contribution essentielle à la mise en marche de cette ressource. La Fondation René-Verrier assumera les coûts complets de ces unités, soit la location de la chambre, les services psychologiques et physiques et les repas, et ce, au prix coûtant car la famille Pelletier a renoncé à tout profit pour cette partie de cette résidence privée. Autant de bonne volonté de tous ces partenaires n’a pas été sans toucher la conseillère municipale, Denise Picotin, qui s’est dit certaine de sa réussite car non seulement, a-t-elle exprimé, «il est né dans l’amour et dans la générosité, mais il s’est développé dans l’enthousiasme».

Partager cet article