La densité urbaine, un équilibre pour qu’une ville se développe mieux et puisse survivre.

Présentement, le cap de la moitié de la population mondiale qui vit en ville a été franchi. Les prévisions estiment qu’il y aura le deux tiers de la population qui habitera en ville.

«On observe: -un développement urbain quantitatif modeste, -une augmentation du nombre de mètres carrés nécessaires à chaque habitant, travailleur ou résident, -un renouvellement des infrastructures, -de plus en plus de déplacements entre agglomérations, ou à l’intérieur de chaque agglomération, -un appauvrissement relatif des centres.

Dans tous les pays, on observe une courbe dont la forme est identique : le revenu par habitant augmente avec la taille de la ville.» (Institut Veolia Environnement) «L’urbanisation rapide est devenue un des défis majeurs auxquels la communauté internationale doit faire face.» Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, Forum urbain mondial, décembre 2004, Barcelone

Alors, la densité urbaine devient synonyme de concentration, d’économie d’échelle et de mixité des usages. On sait que l’aménagement de la ville a des impacts directs sur la vie des citoyens et son rayonnement. À l’heure où l’on parle de plus en plus de développement durable, surtout d’environnement, les villes ont de grands défis à relever, un peu partout dans le monde. Faire vivre une ville coûte de plus en plus cher, il n’y a qu’à penser aux nombreuses infrastructures nécessaires ainsi qu’aux nouveaux besoins qui apparaissent en matière de services : eau et assainissement, déchets, réseaux de communications de transports, etc.

En grande majorité les villes du Québec, tout comme Drummondville, se sont étalées au fil des ans. Les villes ne pourront poursuivre cet étalement pour des raisons économiques et de survie.

La façon de penser la ville en Amérique du Nord s’est essentiellement développée autour de l’automobile et d’un idéal de banlieue depuis plus de 50 ans. Aujourd’hui, de plus en plus, on repense la façon de développer la ville afin qu’elle soit durable tout en prenant en considération nos ressources naturelles qui ne sont pas illimitées.

Toute ville a donc besoin d’être densifiée tout en étant diversifiée afin qu’elle soit rentable et attrayante. Cela commence d’ailleurs par le centre de la ville. Quand on parle de densité, on ne parle pas seulement de la construction en hauteur, mais aussi d’espaces verts et de mobilité. En densifiant, on augmente l’activité urbaine, on renforce du même coup les assises fiscales, ce qui nous permet de financer les infrastructures, dont les transports alternatifs, les espaces verts, l’entretien, le développement, etc. Une ville a besoin de quartiers mixtes où les gens peuvent se déplacer à pied de commerce en commerce, du bureau à la maison ou tout simplement pour se rendre dans un parc. Pour y arriver, une ville doit se donner les moyens d’être vivante et attirante, de penser environnement. L’aménagement de la ville doit se faire selon une densité d’occupation au sol plus élevée dans l’ensemble. On doit construire de nouveaux bâtiments et en rénover en zones urbanisées. On doit valoriser au maximum nos structures existantes. «En Europe, les familles modestes peuvent accéder à la propriété, et en particulier à la maison individuelle, sur des terrains en zone périurbaine, car le foncier y est moins cher, alors que la possession d’une voiture est largement banalisée. Même dans les pays anciennement communistes, alors que l’habitat collectif représentait positivement le caractère citadin, la «datcha» en périphérie de la grande ville et accessible en voiture prend une place de plus en plus importante, et on peut s’interroger sur un possible changement des modes de vie. Enfin aux États-Unis, près de 90 % des trajets domicile-travail se font en voiture individuelle, ce pourcentage étant d’autant plus important que la ville est étalée et que sa densité est faible.

La densification urbaine, la maison individuelle, la propriété privée créent de nouvelles conditions géographiques auxquelles sont confrontés les gestionnaires des transports en commun. Ils doivent réussir à proposer une alternative crédible à la voiture particulière, en même temps qu’ils doivent s’efforcer de prendre en compte le plus possible les attentes de consommateurs potentiels de transport en commun». (Institut Veolia Environnement)

Cela implique aussi de réorganiser notre planification urbaine. Même nos voisins du sud y songent sérieusement. Le phénomène de densité urbaine est contagieux actuellement aux États-Unis. En ce moment, plusieurs villes américaines pensent même rétrécir pour survivre à la crise économique où plus de 1,2 million de maisons ont fait l’objet d’une saisie. La population a carrément déserté plusieurs quartiers dans le pays. Quelques villes américaines ont même commencé un processus de dissolution des banlieues défavorisées. Plusieurs villes américaines ont fait le choix de la démolition de quartiers périphériques afin de densifier le centre. L’objectif étant de rentabiliser les infrastructures existantes, densifier le commerce en centre-ville afin de réduire les coûts d’entretien des services publics et d’immobilisations, sur un territoire devenu trop étendu et dépeuplé. Certaines villes américaines n’ont simplement plus les moyens. La ville de Pittsburgh a commencé à raser et transformer plus de cent parcelles en fermes urbaines et en jardins communautaires. Détroit, où un tiers de la ville est à l’abandon, va consacrer plus de 16 millions à la démolition de maisons. Tout ceci dans le but de diviser la ville en plusieurs centres urbains séparés par des zones vertes. Les Américains prennent de plus en plus conscience de leurs ressources limitées. Qui aurait crû un jour que nos voisins du sud en viendraient à réduire leur ville ?

Bref, il faut rééquilibrer la répartition de l’espace entre les usages et les usagers : revoir notre façon de penser la ville pour qu’elle devienne plus durable. Drummondville ne fait pas exception à la règle. Par ailleurs, le projet résidentiel « Le Quartier » est un bel exemple de densification résidentielle et de développement durable, où nous retrouvons une mixité des fonctions : à savoir des habitations unifamiliales, des condos, des logements, des commerces de proximité, un parc et tout ceci à quelques pas du centre-ville. Dans les décennies à venir, la ville aura besoin de se densifier afin de continuer d’offrir à sa population des services de qualités. Ce n’est qu’en prenant en considération ce qu’on veut vraiment en tant que ville et ce qu’on désire faire de nos ressources que nous pourrons nous développer de façon harmonieuse dans le respect de notre environnement et de nos ressources.

Des sites à visiter

Sites à visiter pour en savoir davantage sur la densité urbaine:

– Marie-Claude Lortie, Notre amie la densité urbaine, Cyberpresse, 10 octobre 2009 http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/marie-claude-lortie/200910/10/01-910316-notre-amie-la-densite-urbaine.php – Grégoire Allix, Des villes américaines rétrécissent pour survivre à la crise économique, Le Monde, 11 septembre 2009. http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/09/11/des-villes-americaines-retrecissent-pour-survivre-a-la-crise-economique_1239035_3244.html – L’Institut Veolia Environnement, Rémi Prud’homme et Gabriel Dupuis L’étalement urbain : les nouvelles contraintes. http://www.institut.veolia.org/fr/etudes/urbanisation.aspx – L’Institut Veolia Environnement, Rémi Prud’homme et Gabriel Dupuis, Rapport nº 1 : «Développement urbain : les nouvelles contraintes» http://www.institut.veolia.org/fr/travaux/etude-prospective.aspx

Toute l’équipe du Commissariat au commerce vous souhaite ses meilleurs vœux pour les Fêtes entourés de vos proches et amis!

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